Crime dans l’oubli

17 ans après, les assassins de l’artiste gabonais Serge Egniga courent toujours !

17 ans après, les assassins de l’artiste gabonais Serge Egniga courent toujours !
17 ans après, les assassins de l’artiste gabonais Serge Egniga courent toujours ! © 2020 D.R./Info241

Ce lundi 14 septembre 2020 marquait l’affligeant anniversaire de la disparition d’un artiste au talent indéniable dont la plèbe gabonaise s’était énamourée : Serge Nkolo Egniga (1972-2003). 17 ans après qu’il n’ait été brutalement enlevé à l’affection de ses proches et de ses fans, le ou les auteurs de cet acte vil et lâche courent toujours. La police gabonaise n’ayant jamais pu faire la lumière sur ce meurtre macabre.

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D’une voix suave mais aussi énergique, le sourire toujours au beau-fixe, l’artiste Serge Egniga avait entraîné la quasi-totalité des gabonais, issus des différentes couches sociales du pays, dans son univers musical à la fois mélancolique mais aussi dansant. Nul n’aurait imaginé que ce virtuose de la rumba gabonaise et qu’un tel homme dont les défauts étaient aussi rares qu’une averse en saison sèche, puisse avoir des inimitiés avec un individu quelconque.

Un crime atroce

Dans la nuit du 13 au 14 septembre 2003, Serge Egniga sera retrouvé mort, le corps déposé sur la voie ferrée de la commune d’Owendo, non loin de la capitale Libreville. Les images du macchabée sont insoutenables. Il faut dire que la locomotive n’y ai pas allée de main morte comme à son habitude : le corps est déchiqueté et plusieurs membres ont été soustraits de leurs emplacements respectifs, d’importants hématomes sont aussi constatés.

L’artiste arraché brutalement à l’affection des siens et de ses fans

La nouvelle se répand comme une traînée de poudre poussant les autorités à réagir avec empressement. L’ouverture d’une enquête est promise mais les actes tardent à se matérialiser. Au niveau du tribunal de première instance de Libreville, le flou est entretenu tant le commanditaire de cette élimination serait un haut cadre de la République, natif comme le défunt de la province du Moyen-Ogooué.

Une justice à la ramasse

La police judiciaire qui avait été saisie pour investiguer, est confrontée à des obstacles d’application procédurale suite à la notoriété et au pouvoir des réseaux du présumé commanditaire. Les premières investigations faisaient état d’un crime passionnel. Des cancans révélaient que le disparu avait une liaison avec la compagne d’un puissant haut-gradé de l’armée gabonaise qui avait fini par se débarrasser de son « rival », la jalousie le dévorant tel un feu de grande envergure.

Mais une autre hypothèse plus plausible est avancée : Egniga aurait été liquidé par 5 badauds engagés par un baron de Lambaréné et maillon fort du régime Bongo, à qui il devait de l’argent pour n’avoir pas exécuté un crime de sang. Entre temps, le défunt aurait pris cette somme pour sortir un album qu’il préparait en studio. Il est aussi indiqué que d’autres artistes de renom seraient mêlés à la sordide affaire.

Plusieurs mobiles au crime

Selon cette version de l’affaire, l’origine de la colère du présumé commanditaire serait dû à des piques lancés par Serge Egniga au cours d’une de ses prestations à Lambaréné durant les fêtes tournantes. Autre élément important : parmi les agresseurs d’Egniga, se trouvait un de ses proches qui aurait servi d’appât pour attirer la victime via un appel téléphonique lui demandant de le retrouver.

En juillet 2013, les investigations devaient reprendre mais il n’en fut rien. Plusieurs recours furent déposés auprès des instances judiciaires par la famille mais, la justice est restée aussi muette qu’une carpe quant au réexamen du dossier.

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