Revendications

1er mai à Port-Gentil : Les centrales syndicales gabonaises tirent la sonnette d’alarme

1er mai à Port-Gentil : Les centrales syndicales gabonaises tirent la sonnette d’alarme
1er mai à Port-Gentil : Les centrales syndicales gabonaises tirent la sonnette d’alarme © 2024 D.R./Info241

Le message a le mérite d’être clair. Plusieurs centrales syndicales se sont inquiétées de plusieurs inégalités auxquelles font face les travailleurs gabonais. Le 1er mai à Port-Gentil, elles ont tiré la sonnette d’alarme sur le cas des cotisations sociales, la précarisation des emplois, le chômage et la rupture du dialogue social.

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À l’occasion du 138e anniversaire de la célébration de la fête du travail édition 2024, les organisations syndicales professionnelles de l’Ogooué-Maritime, regroupant en leur sein des confédérations telles que : Cosyga, Cgsl, Cdsa, Cgt-Fl, Csag, Csdt, Usap, Esyteg, Cnstg et l’Unasytrag, ont fait part de leur mécontentement dans un manifeste lu à la tribune d’honneur de Port-Gentil.

Elles regrettent le chômage qui a atteint son paroxysme et la précarisation des emplois au détriment des embauches stables. Pour promouvoir de bien meilleures conditions de vie, de travail et une plus grande justice sociale, ces partenaires sociaux ont invité le gouvernement à la mise en place d’un dialogue social franc pour une croissance économique plus forte.

« Nous avons la faiblesse de croire que ce gouvernement gagnerait, sous l’égide du CTRI, à mettre en place un Conseil national du dialogue social, qui, par ses missions, apparaît comme l’un des organes majeurs de promotion du dialogue social », indique le secrétaire général provincial de la CSDT, Jean Robert Boundzanga.

Elles ont également dénoncé la rupture du dialogue social, d’une part, et la fermeture d’entreprises qui entraîne une augmentation exceptionnelle du taux de chômage, d’autre part. Une situation caractérisée par l’augmentation de l’insécurité, des vols et violences de tout genre. « La paix sociale dans un État passe nécessairement par le respect des droits et des libertés fondamentales des uns et des autres. Elle implique un dialogue social permanent, franc et équitable garantissant un travail décent, gage d’une stabilité économique durable », informe Jean Robert Boundzanga.

Ces centrales syndicales ont pu dresser le tableau obscur des inégalités et de la misère vécue par plusieurs employés gabonais depuis 2015, secoués par la crise sanitaire du coronavirus de 2019. Depuis lors, leurs conditions sociales sont dégradées par le non-respect des procédures en vigueur, ponctuées par une précarisation sans précédent des agents. Les entreprises basées dans la capitale économique n’ont de cesse de mettre la clé sous le paillasson, leurs dirigeants s’évanouissent dans la nature sans être inquiétés, laissant leurs employés dans la détresse. Au regard de la collaboration remise en cause entre ces chefs d’entreprise et les autorités judiciaires et administratives, les arriérés et les retards de paiement gonflent.

Cette célébration du 1er mai à Port-Gentil a également été l’occasion pour ces leaders syndicaux de faire part des inquiétudes des travailleurs concernant leurs cotisations sociales auprès de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), dont des réformes poignantes sont attendues. « Les organisations syndicales vous informent qu’elles dénoncent ici le tronc commun des conventions collectives, en vue de sa révision pour l’adapter aux nouveaux contextes juridiques et socio-professionnels », lâche le représentant des organisations syndicales.

Réunis en collectif, ils ont fustigé l’utilisation abusive de la main-d’œuvre étrangère par certaines multinationales et sous-traitants en violation des articles 137 et 140 du code du travail. « Ce 1er mai 2024 est encore l’occasion pour nous de pointer un doigt accusateur au gouvernement de la transition qui, sur la lancée du précédent, semble vouloir maintenir les fonctionnaires gabonais dans la précarité. Les travailleurs demandent l’aboutissement des régularisations de toutes les situations administratives en attente », précise-t-il.

Ils réclament le paiement des rappels de solde, l’organisation des concours de perfectionnement et de formation au bénéfice des agents et jeunes en quête d’un premier emploi, le paiement des services rendus, la révision du statut général de la fonction publique et des textes y relatifs afin de les adapter aux différentes réformes implémentées et au nouveau contexte socioprofessionnel. Aussi, ils demandent l’implication directe et à des niveaux élevés des représentants des agents publics dans la vie et la gestion de la Cnamgs et de la Cppf, des organes séculiers de l’État qui leur sont dédiés dans les prestations sociales et les soins de santé.

« C’est également le moment de redonner aux Inspecteurs du travail les moyens de contrôle dans leurs missions en entreprise. Les rendre autonomes dans les tâches de contrôle qu’ils ont à accomplir au quotidien car nous constatons que la familiarité entre employeurs et Inspecteurs du travail par la mise à disposition de certains moyens ne garantit plus le dialogue social », précise Jean Robert Boundzanga.

Ce 138e anniversaire de la célébration de la fête du travail, journée dédiée aux revendications du travailleur, visait à tirer la sonnette d’alarme au ministre du travail afin qu’il dote les inspecteurs du travail des moyens roulants et techniques leur permettant de mettre le grappin sur des entreprises en faute avec la loi. Car aujourd’hui, pas mal de postes demeurent tronqués au bénéfice de la main-d’œuvre étrangère à des postes permanents. En tirant la sonnette d’alarme, ils invitent les autorités à plus de rigueur en sanctionnant tous ceux qui ne se conforment pas aux lois en vigueur.

Ces centrales syndicales ont interpellé le corps judiciaire afin qu’il leur offre une place de choix, dans le cadre d’un partenariat social apaisé, en leur facilitant également l’obtention de différents jugements rendus dans les délais. En effet, plusieurs dossiers sont en attente de jugement en appel, ce qui accable ces partenaires sociaux impuissants à la réplique ou à la requête. « Le patronat ne cèdera pas à quelques plaintes. Nous avons donc ce défi à remporter, dépasser l’individualisme et de donner à la solidarité une réalité quotidienne », conclut-il.

@info241.com
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