Alternance politique

Écrits de l’opposant Edzodzomo-Ela sur l’alternance démocratique : peut-on parler d’OPA sur l’opposition gabonaise ?

Écrits de l’opposant Edzodzomo-Ela sur l’alternance démocratique : peut-on parler d’OPA sur l’opposition gabonaise ?
Le Dr Martin Edzodzomo Ela et Jean Ping © 2015 D.R./Info241

L’œil du citoyen à travers sa première sortie en cette nouvelle année pose son curseur une fois de plus sur la crise politique gabonaise. A travers un entretien réalisé avec le concours du Phd en sciences de l’économie, Martin Edzodzomo Ela, nous allons nous interroger sur la réelle existence et surtout l’efficacité de l’opposition gabonaise à rompre radicalement avec le régime PDG-Clan Bongo au pouvoir depuis plus de 47 ans sans aucune alternance politique démocratique.

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L’œil du citoyen s’est réjoui d’un nouveau coup dur pour le pouvoir du Bord de mer. En effet, l’ancien vice-président de la République, Didjob Divungui Di Ndinge, colistier et cheville ouvrière du système despotique d’Omar Bongo, qui était en retrait de la vie publique a refait surface. Dans une déclaration datant du 06 décembre 2014 à Libreville, il a annoncé qu’il quittait la majorité au pouvoir pour l’opposition radicale.

La figure de proue de l’Alliance démocratique et républicaine (ADERE) a recouvré la liberté de penser comme plusieurs anciens barons du régime PDG avant lui. Débarquement politique donc pour faire désormais valoir ses armes dans l’une des mouvances politiques les plus en vue du moment : le Front uni de l’opposition.

Alternance démocratique au Gabon : peut-on parler d’OPA sur l’opposition gabonaise ?

Face à une ferveur populaire revendiquant la fin du régime PDG-clan Bongo, constatée dans les neuf provinces du Gabon, il existe un véritable frein à la réalisation de ce vœu d’alternance démocratique. Selon L’œil du citoyen, il y a une gangrène à s’attaquer en toute urgence : « trop de langues de bois, trop de mouvement avec un seul même but. Trop de chapelles politiques clivantes. Top de réunions distinctes avec un même et unique objectif. Aucunes stratégies de mise en réseau des synergies claires et efficaces. »

Pour L’œil du citoyen, face à l’oppression PDG-clan Bongo, face à un régime mortifère, face un régime despotique, face à un régime autocratique, face à la répression policière et militaire, face à l’imposture, il n’y a qu’une seule arme : une réaction et un soulèvement citoyens proportionnels à de telles violences. Pendant qu’il se murmure une tentative de conclave, L’œil du citoyen s’insurge contre une ’’concertation’’ nullissime autour des accords d’intérêts politiques.

Et ce, loin des aspirations du peuple à l’image des accords de Paris 1990. C’est au cours d’un de ces échanges que Monsieur Edzodzomo-Ela nous a confié son sentiment que depuis 1957, l’opposition gabonaise a été victime d’une série d’OPA perpétrées par des gens qui sans s’investir profondément dans cette opposition, viennent se positionner en leader de celle-ci. Puis, sans laisser d’adresse, s’évanouissent dans la nature, laissant le peuple Gabonais à son triste sort, et la dictature plus solide que jamais, à l’instar des années 90.

Inutile donc de vous rappeler que Monsieur Edzodzomo-Ela partage avec L’œil du citoyen un scepticisme objectif, sans complaisance dans ses opinions des objectifs politiques des ex barons transfuges du PDG qui aujourd’hui animent l’opposition. Nous n’avons rien contre leur personne, ni le mouvement de rupture qui sert le souhait de tout un peuple : l’affaiblissement d’un régime autocratique PDG-clan Bongo. Pour quels buts ? Et quels sont les moyens utilisés ? Quelle est l’intégrité de ces nouveaux leaders ?

Telles sont les questions que nombreux Gabonais se posent. Et là se trouve le débat. M. Edzodzomo, acteur politique minoré lors des années Bongo est un témoin majeur de premier plan. Farouche opposant du régime Bongo, ce qui lui a valu l’exil, depuis toujours fait une critique qui semble être ignorée sur ce qu’il appelle l’OPA sur l’opposition. L’œil du citoyen est d’avis que c’est là un débat sérieux qui devrait se tenir sur la place publique pour que nous soyons tous positionnés sur les intentions des uns et des autres. Pour que surtout nous nous fassions une meilleure idée du paysage politique gabonais du moment.

Puisant dans son expérience, Monsieur Edzodzomo-Ela nous confie être hanté par le comportement du "Messie" Paul Mba Abessole, car il savait et disait que ce dernier n’était pas opposant. Ayant des preuves du marché qu’il avait passé avec Omar Bongo, avec l’intervention de Jacques Chirac alors Maire de Paris, dans les années 80. Pour lui, le même scénario typiquement françafricain et mafieux serait en train de se répéter avec cette médiatisation intempestive de ce qu’il appelle le spectacle Ping.

Pour l’économiste opposant gabonais, la Françafrique n’est pas morte, loin de là. Pour illustrer son propos à L’œil du citoyen, il nous propose d’examiner un article du journal Le Mbandja, publié le vendredi 21 mars 2014, qui lui-même rapportait les propos tenus par Jean Pierre Lemboumba-Lepandou, actuel scribe politique du pouvoir d’Ali Bongo, dans une interview accordée au journal Le Bûcheron en 1993, pendant sa période « d’opposant ».

Question du journal Le Bûcheron : « Dans une interview que vous avez accordée à nos confrères français de Libération, vous avez affirmé que l’opposition traîne les deux handicaps que sont une méconnaissance du système Bongo et un manque de moyens financiers. Êtes-vous prêt à mettre votre expérience et vos moyens à la disposition de l’opposition ? »

La réponse de Jean Pierre Lemboumba-Lepandou est pour L’œil du citoyen à intérioriser profondément : « Vous savez, l’opposition gabonaise lutte aujourd’hui pour une cause à laquelle une grande majorité des Gabonais se rallie. Ceux qui étaient dans le système et qui sont sortis de ce système, soit par eux-mêmes, soit parce qu’ils ont été rejetés par le système. Je disais qu’il faut que ces compatriotes – là mettent à la disposition des forces du changement ce qu’ils savent du système, parce que, s’ils ne le font pas, ils ne pourront pas contribuer à un changement dans ce pays en 1993. »

Par ailleurs, poursuivait l’actuel conseiller politique d’Ali Bongo, « il ne faut pas seulement voir les moyens financiers. Nous avons dans ce pays des structures politiques qui arrivent à mobiliser une bonne partie de la population gabonaise, qui arrivent à sensibiliser l’opinion nationale sur des questions importantes de notre pays sans pour autant mettre des moyens financiers considérables. Je ne pense pas que les moyens financiers soient le seul élément qui amène le changement dans un pays comme le nôtre. Je pourrais ajouter que je suis dans l’opposition. Je rentre dans cette opposition avec ce que je suis et avec ce que je peux modestement apporter pour que les choses, à partir de 1994, ne se passent plus de la même façon que maintenant. »

Chers internautes et lecteurs d’Info241, ces propos datent de 1993, c’est-à-dire d’il y a 22 ans. Celui qui les a tenus, Jean Pierre Lemboumba-Lepandou, est aujourd’hui un conseiller très influent d’Ali Bongo et très écouté au palais du bord de mer. Nous vous posons la question : qu’est-ce qui a bien changé au Gabon ? La lecture de ce propos de Jean Pierre Lemboumba-Lepandou peut nous interpeller sur plusieurs points.

Premièrement selon M. Edzodzomo Ela, « l’opposition gabonaise lutte aujourd’hui pour une cause à laquelle une grande majorité des Gabonais se rallie ». Si cela était vrai en 1993, vingt-deux ans après, en 2015, cette cause rallie encore une plus grande majorité de Gabonais, pour ne pas dire tous les Gabonais. En effet, « ceux qui étaient dans le système et qui sont sortis de ce système (…), qu’il faut que ces compatriotes – là mettent à la disposition des forces du changement ce qu’ils savent du système, parce que, s’ils ne le font pas, ils ne pourront pas contribuer à un changement dans ce pays (…) ». Que font ceux qui sont sortis, pour provoquer le changement, en dehors du symbolisme ? Selon L’œil du citoyen, l’ensemble du peuple gabonais, doit sortir de leur naïveté par la connaissance utile de l’histoire politique de notre pays. En pressant tous les nouveaux opposants réunis autour du Front uni sur cette question fondamentale.

L’ancien financier de l’opposition gabonaise dans les années 1990, Lemboumba disait : « Je rentre dans cette opposition avec ce que je suis et avec ce que je peux modestement apporter pour que les choses, à partir de 1994, ne se passent plus de la même façon que maintenant ». Paroles qui conviendraient comme un gant à ce que nous vivons aujourd’hui. Qu’apportent ceux qui ont quitté le PDG à l’opposition aujourd’hui, en dehors de l’appui financier, des sempiternelles promesses et du symbolisme politique ? Chers citoyens Gabonais, si on peut pardonner au peuple d’avoir cru naïvement en la sincérité de gens comme Paul Mba Abessole ou Jean Pierre Lemboumba-Lepandou, de nos jours en 2015, ce genre d’erreur ne devrait plus être de mise.

Pour L’œil du citoyen, il nous faut à tout prix nous assurer de la sincérité des politiciens d’opposition avant de leur donner l’onction et notre soutien sans failles. C’est un impératif à notre avis et nous remercions Monsieur Edzodzomo-Ela de nous le rappeler à chaque fois que le besoin se fait sentir. Les Gabonais ont le droit de savoir à quoi rime l’opposition ; à de simples opérations d’OPA, ou à une véritable stratégie de prise de pouvoir pour un changement, une alternance politique démocratique ?


« Si tu es neutre en situations d’injustices, tu as choisi le parti de l’oppresseur » Desmond Tutu, Prix Nobel de la paix.

L’œil du citoyen s’accorde avec nombreux observateurs de cette crise politique, qu’aujourd’hui il faut agir, ne pas agir c’est cautionner les détournements des deniers publics d’un système politique en panne d’inspiration. Il ne faut pas oublier que le peuple gabonais dont on critique sa léthargie, ses mentalités d’immobilisme a été jusqu’ici victimes de mille impostures. Et de multiples retournements de vestes des prétendus leaders messianiques dont plusieurs exemples font légion. Aujourd’hui, au lieu de nous laisser abattre par le découragement, nous devons nous affermir. Surtout, nous devons nous demander à quel carrefour nous nous sommes trompés.

Nous concédons avec M. Edzodzomo Ela que la sagesse consiste à agir à temps, à devancer les contraintes, sans se laisser acculer. Si nous peuple gabonais, ne réagissons pas à temps, nous irons tout droit devant de plus grandes impasses. A l’analyse approfondie des fautes que perpétuent les dirigeants par les actes qu’ils posent, nous avons souvent tendance à substituer de simples affirmations. Nous appuyons sur des sophismes des analyses superficielles des circonstances du moment. Le courage exige parfois de reconnaître qu’on s’est trompé. Il n’y a que les animaux qui ne se trompent pas.

Cependant, pour L’œil du citoyen, il ne suffit pas de dire, je me suis trompé. Il faut dire comment on s’est trompé et c’est là précisément ce qui est important. Car alors, on pourra opérer en connaissance de cause les corrections indispensables au niveau individuel comme au niveau collectif, pour que les changements souhaités se produisent. La situation que connaissent notre pays le Gabon, impose à chacun de nous une action concrète et positive. L’Histoire ne nous pardonnera pas de s’être contentés d’incessantes récriminations passives sur notre sort. Nous devons faire quelque chose, absolument quelque chose pour sortir notre pays de la situation actuelle. Ne pas agir c’est cautionner la longévité inacceptable et l’enrichissement illicite des serviteurs du palais royal de ce régime PDG-clan Bongo. Au détriment du développement du Gabon et de la redistribution de nos richesses à toutes les couches sociales gabonaises.

Pour l’opposant gabonais et L’œil du citoyen le relevait déjà dans une autre publication, il y a une absence criarde d’un devoir d’une mémoire collective nationale. Et surtout une absence de justice, avant tout, le fait que le pays se soit enfoncé dans une corruption généralisée, quasi institutionnalisée, s’éloignant de toute forme d’intégrité, complique un éveil national. Les Africains et les Gabonais en l’occurrence en ont assez d’être trahis. Ils en ont assez de cette vie impossible. La méfiance des peuples d’Afrique francophone vis-à-vis de la classe politique dirigeante est incontestable. Pourtant, on continue d’espérer en l’homme providentiel. L’utilité sociale du héros providentiel n’est pas à démontrer.

Dans une situation de crise institutionnelle, selon le docteur en économie, où les individus se méfient du système en place, le recours au leader charismatique permet de débloquer l’horizon, d’imposer en quelques jours ou quelques mois des réformes radicales qui auraient demandé, dans un autre contexte, des années. L’homme providentiel recèle aussi de puissantes vertus pédagogiques. Dans une conjoncture où la jeunesse est guettée par le cynisme ou la désespérance, quoi de mieux qu’un modèle idéal pour réévaluer à la hausse son désir de bien faire ? Enfin, l’irruption d’une figure charismatique au sein d’un paysage bouché permet de recomposer un horizon nouveau, voire de tourner la page.

La naissance d’un leader portant les germes d’une vision sincère et partagée par le peuple s’impose au Gabon

Car pour L’œil du citoyen et M. Edzodzomo Ela le relève également, les fonctions de déblocage, d’émulation, de recomposition : ces trois vertus de l’homme providentiel ont été incarnés dans l’histoire des peuples par des personnages, des "Guides" dévoués à la cause de ce peuple. Et non de prétendus « messies ». Nous pouvons citer de tels personnages : ainsi, le Général de Gaulle dans la France occupée par les armées hitlériennes, le Pasteur Martin Luther King animant la lutte pour les droits civiques des Noirs aux Etats-Unis d’Amérique par exemple. Mais malheureusement et c’est très patent au Gabon, il y’en a des hommes providentiels qui finissent souvent par n’être que de faux héros. L’homme providentiel du mensonge, le faux prophète, de notre fameux « homme fort » du potentat africain dont Paul Mba Abessolo incarne l’une des illustrations parfaites.

Dans la situation que connaît notre pays, gare à l’ivresse vénéneuse de ce faux héros, de cet « l’homme fort » incarné par le « Grand fondateur » : à force d’exalter le caractère providentiel des vertus de ce leader charismatique, les vertiges dangereux l’emportent sur l’euphorie. Le poids souvent excessif des attentes portées sur l’homme providentiel peut se prêter à toutes sortes de dérives : perte du sens des limites, alibi du « destin » comme substitut de la responsabilité individuelle. Et dévaluation du collectif, éclipsé indûment par la star trop adulé.

Des exemples contemporains illustrent, ce que peut coûter a priori l’abandon national aux mains d’un conducteur héroïsé. On découvre souvent que le chef charismatique n’est en réalité qu’un démagogue, un autocrate corrompu, derrière les allures de sauveur, de chef indispensable, d’homme neuf venu tout régler. Et le pays se repose sur lui, développant une culture du « pouvoir sans responsabilité ».

L’avertissement de l’opposant gabonais Martin Edzodzomo-Ela est plus d’actualité, en effet, se décharger du fardeau de délibérer au profit d’un homme providentiel, le peuple gabonais se déresponsabilise. Quand le héros disparaît de la scène, c’est alors l’indécision qui règne, voire l’impuissance, et pire, la lâcheté. En occupant trop longtemps la scène sur le mode de la star, du chef omniprésent, le leader charismatique, faux héros démagogue finit par faire le vide autour de lui. Puis, par étouffer la culture démocratique qui demandait à s’épanouir. Une fois disparu, il laisse le pays incapable de prendre ses responsabilités, d’assumer le défi de la liberté et de l’indépendance.

D’un côté, une politique gouvernementale bien conforme au credo de prédation de la dictature patrimonialiste néocoloniale, qui entretient la machine à fabriquer des exclus, des précaires, des laissés pour compte : les « Makaya du Gabon » ou les « En-bas de en-bas » de la Côte d’Ivoire. De l’autre, un président, des ministres, des députés, des sénateurs et autres hiérarques et membres de la nomenclature qui s’apitoient, à l’occasion des vœux sur le sort de tous ces déshérités. Certains poussent même la compassion jusqu’à les visiter et à leur apporter de l’aumône devant les objectifs des caméras ! Des personnages d’une hypocrisie et d’un cynisme immoraux.

Pour le cas d’espèce du Gabon, L’œil du citoyen est d’accord avec M. Edzodzomo-Ela, que, par manque de culture démocratique, d’articulation entre la société civile, les populations et l’Etat, les populations de nos pays, comme les populations gabonaises attendraient aujourd’hui une figure providentielle qui apportera la « rupture ». Mais à quel prix ? Le retour de Superman ne rime avec le succès que dans le monde du cinéma.

Quant à nous, et si nous profitions de l’expérience acquise sur le plan politique depuis 1990 pour prendre du recul avec ce culte des héros qui infuse aujourd’hui notre société de clochardisation ? Il n’y a pas d’être humain providentiel, ou alors, c’est en chacun de nous qu’il s’agit de le réveiller en assumant nos responsabilités. L’homme providentiel pour L’œil du citoyen est sans ambages incarné par le soulèvement populaire. Le ballet citoyen burkinabé nous l’a démontré.

Le sens des mots Alternance politique et Changement de paradigme en question

De nos jours, particulièrement dans la scène politicienne, enrobés dans une langue galvaudée par la propagande, la manipulation et le détournement de la pensée, L’œil du citoyen constate que ces mots républicains ont progressivement perdu tout contenu sémantique. Il en est ainsi comme le souligne Martin Edzodzomo-Ela de l’usage que font les protagonistes de nos microcosmes politiciens en Afrique francophone, particulièrement des classes compradors gabonaises en lutte pour le pouvoir d’Etat, du concept d’ « Alternance » et celui du « Changement ». Pour le besoin de la cause, il est donc utile de mettre en évidence les significations différentes de ces deux mots dans le langage politique.

Il faut considérer que le signifiant du concept « Alternance » indique la « Succession » au pouvoir dans un cadre démocratique, de deux tendances politiques différentes. Il signifie en conséquence l’occupation du pouvoir, successivement par des tendances politiques différentes. A la suite d’élections le principe de l’alternance ; dans un cadre institutionnel, c’est-à-dire « la règle de jeu politique », « la Loi fondamentale », la Constitution généralement démocratiquement conforme pour l’essentiel à la volonté de tous les citoyens. Ainsi, on parlera d’alternance de pouvoir aux Etats-Unis d’Amérique entre le parti républicain et le parti démocrate.

Dans le cadre de crise politique résultant de la gestion politique calamiteuse des régimes dictatoriaux, le concept d’alternance correspond ni plus ni moins à un ravalement de façade. Il se réduit une succession au pouvoir des individus, adhérents au même système, cherchent à gérer tour à tour leurs acquis communs au sein du système. C’est ainsi que les gesticulations actuelles au sein du microcosme politique gabonais, consistant à vouloir l’alternance au régime d’Ali Bongo Ondimba, n’est qu’une querelle d’héritiers du système en bute à un rival qui menace par sa gestion calamiteuse la survie du système et les fortunes colossales constituées toutes de es ressources de l’Etat.

Par contre, nous explique selon Martin Edzodzomo-Ela le signifiant du concept « Changement » quant à lui, concernerait l’ensemble des mécanismes permettant la transformation des sociétés. Aujourd’hui il faut agir : Ne pas agir c’est cautionner. Et agir c’est lutter pour le Changement. Au lendemain de la disparition du « Vieux » Omar Bongo, le vide était immense. L’année 2009 fut centrée autour de l’idée de la stabilité. Qu’on le veuille ou non, que l’on soit d’accord ou pas, 2016 sera essentiellement un débat sur la rupture. Rupture ou non avec les Bongo, avec le système qui aura survécu de père en fils, avec l’écheveau subtil des alliances ethniques, avec les règles de la répartition du pouvoir.

Sur le plan socio-économique détail l’économiste gabonais, beaucoup de personnes à Libreville sont en colère en raison du mode de vie luxueux des dirigeants. En tête, Ali Bongo Ondimba et son entourage. Sur le plan politique le processus démocratique dévoyé : le système électoral à un tour du Gabon - qui remet la présidence à celui qui obtient le plus de votes même si ce n’est pas la majorité - tend à favoriser le candidat sortant, en particulier si l’opposition est divisée.

L’opposition pourrait avoir du mal à transformer le mécontentement en votes dans un pays où les ressources sont concentrées dans les mains de la famille Bongo de son Parti Démocratique Gabonais (PDG). La cohésion est forte au sein de la PDG - un parti associé à la franc-maçonnerie. Ali Bongo lui-même est le grand maître de la loge nationale du Gabon dans laquelle plusieurs opposants dont Pierre André Kombila et bien d’autres sont des fervents fidèles. Et donc lui ont prêté allégeance dans leurs clauses de fraternités maçonniques Voilà une des ambiguïtés profondes qui fait que des opposants sont passifs à l’action de révolte populaire et de changement radical de paradigme.

L’œil du citoyen constate qu les « Jeunes Souverainistes », avec plusieurs autres tendances et mouvements de la diaspora gabonaise en France définissent la seule position que tout vrai patriote opposant au système doit scrupuleusement adopter pour tenter de rêver au changement incontestable. Cette position doit être le premier objectif populaire du combat pour la libération de notre pays, en déclarant à juste titre : « pas d’élection en 2016, sans réforme du cadre institutionnel ». Et ils renchérissent avec justesse en interpellant les Gabonais, compatriotes, Combattants de la liberté, ceux qui dans l’opposition comme dans la société civile soutiennent le changement par les urnes sans poser les préalables d’une élection libre et transparente sont tout simplement des "opposants-pdgistes".

L’œil du citoyen corrobore l’idée très répandue actuellement dans l’opposition gabonaise, selon laquelle qu’il est inconcevable d’aller aux élections en 2016 si le cadre institutionnel n’est pas réformer en profondeur. Cette élection, si elle est organisée en l’état actuel des institutions gabonaises ne sera qu’une mascarade consistant à donner une caution morale à un pouvoir illégitime.

L’opposition à la tête de la quelle semble se trouver Monsieur Jean Ping ne peut se contenter de crier que le pays va mal sans prendre des mesures concrètes allant dans le sens de la réussite d’une alternance véritable. Ali Bongo compte sur l’armée et l’argent pour se maintenir au pouvoir. Tous nous le savons, mais tous nous faisons comme si cette réalité n’avait aucune sorte d’importance alors même que la clé du changement est à ce niveau.

Pour M. Edzodzomo-Ela, Jean Ping et nos aînés du Front uni et des Souverainistes doivent éclairer le peuple sur les garanties légales qu’ils ont pour appeler le peuple aux urnes en 2016. Le peuple Gabonais souffre, il ne faut plus jouer avec son avenir, la jeunesse gabonaise libre à laquelle nous nous réclamons ne le permettra plus. En effet, aucune élection ne peut être transparente et crédible sous le système PDG-clan Bongo. Et tout est mis en place aujourd’hui, pour qu’elle ne reste toujours qu’une mascarade. Avec comme le constate L’œil du citoyen une justice aux ordres.

En effet, le procureur de la République, près du Tribunal de Libreville, la serve Sidonie Flore Ouwé est visée par une pétition de la société civile réclamant son départ. Car elle n’incarne plus la justice au nom du peuple gabonais au regard de ses dernières sorties publiques. Le larbin Sidonie Flore Ouwé sert servilement le pouvoir d’Ali Bongo. Des institutions dont la Cour Constitutionnel, dirigée depuis 1991 par l’une des maîtresses, mère d’enfant d’Omar Bongo, Marie-Madeleine Mborantsuo qui travaillent pour le monarque. La Cour constitutionnelle, le Sénat, le Ministère de l’intérieur tout est fait pour qu’un homme, Ali Bongo Ondimba, Boa mal aimé gabonais, même s’il a 5% [...] des voix puisse être proclamé vainqueur.

In fine, changer, selon le Dr. Martin Edzodzomo-Ela, ce concept d’alternance invoque un ravalement de façade. Les gesticulations actuelles au sein du microcosme politique gabonais, consistant à vouloir l’alternance au régime d’Ali Bongo Ondimba, n’est qu’une querelle d’héritiers du système en bute à un rival qui menace par sa gestion calamiteuse la survie du système et les fortunes constituées toutes de BAM. 

Pour l’opposant historique gabonais, parler d’alternance répond au souci des héritiers d’Omar Bongo Ondimba pour sauvegarder les acquis que la gestion de leur frère et camarade Ali Bongo Ondimba a fini de mettre en danger par une gestion calamiteuse. Tout en accordant une ascension d’une légion étrangère dont Maixent Accrombessi Nkani, directeur de cabinet d’Ali Bongo et gourou spirituel avec sa maîtrise du vaudou est le nomothète.

Or, L’œil du citoyen martèle avec la dernière énergie que le Peuple Gabonais exige un profond changement de paradigme politique. Nous appelons à tous les vrais patriotes à œuvrer pour un changement radical de système politique, en mettant fin par exemple à la Françafrique. En intégrant une limitation des mandats présidentiels qui passe nécessairement par une refonte sérieuse de notre Constitution Républicaine, par le respect scrupuleux des aspirations réelles du peuple. Et non donc pour une alternance des hiérarques au pouvoir du système Bongo.

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