Assurances

Le secteur des assurances dans la zone UEMOA : la situation au Bénin

Le secteur des assurances dans la zone UEMOA : la situation au Bénin
Le secteur des assurances dans la zone UEMOA : la situation au Bénin © 2019 D.R./Info241

Le marché des assurances en Afrique reste encore sous développé. L’Afrique représente 2% des parts mondiaux de l’assurance. Les marchés d’assurance dans la zone UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine) se distinguent avant tout par leurs solides fondamentaux sous-jacents.

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L’importance des ressources, la fixation des prix des matières premières, l’amélioration de l’environnement économique, la hausse du PIB/h (revenu par habitant) en lien avec la croissance économique et le progrès social ainsi qu’une population jeune et dynamique contribuent au développement des marchés. Dans la zone UEMOA, les marchés de la CIMA (Conférence Interafricaine des Marchés d’Assurance) montrent une importante interdépendance. Mais aussi, les agents externes à l’espace UEMOA considèrent que la réglementation y est protectionniste.

Dans ce contexte, la multiplication par trois du seuil de capital à 3 milliards de FCFA (4,6 millions d’euros) est applicable depuis juin 2019 et qui avait été voté en 2016 par le conseil des ministres de la CIMA pour favoriser la concentration des compagnies d’assurance sur un marché considéré trop fractionné pour grandir. Les compétences techniques sont rares, sinon piètres et la structure économique est déséquilibrée, l’emploi est précaire. La rentabilité de l’assurance y est cependant plus significative que celle de l’Afrique du Nord ou de l’Afrique australe. A contrario, la bonne maitrise des produits et la pénétration de l’assurance y sont toutefois plus importantes que dans la zone UEMOA.

Même si les fondamentaux sous-jacents et les récents développements sont prometteurs, des disparités dans l’assurance existent entre les pays de la zone UEMOA. La situation au Bénin est remarquable.

Le secteur des assurances au Bénin : la bonne dynamique se poursuit

Le Bénin fait partie des pays de l’UEMOA où le ratio d’assurance par rapport à la population est faible. Depuis plusieurs années, le secteur de l’assurance est confronté a des difficultés notoires. Mais, celles-ci sont atténuées grâce à l’arrivée de nouveaux acteurs. En effet, le marché des assurances au Bénin a réellement amorcé sa concentration en 2017 notamment avec la fusion de SUNU et AVIE donnant naissance à SUNU Vie, le nouveau leader du marché de l’assurance Vie. Egalement, la venue d’un nouvel acteur en assurance Vie, CIF Vie. Donc, avec ces nouveaux acteurs, le marché représente désormais 14 acteurs : 8 compagnies « Assurance Non Vie » et 6 compagnies en assurances « Vie & Capitalisation ».

Au Bénin, le marché des assurances a généré un chiffre d’affaires de près de 58,1 milliards FCFA en 2018, soit une hausse de 7,0 % par rapport à 2017. Selon la Direction générale des affaires économiques (DGAE), les perspectives sont bonnes et le secteur va poursuivre son dynamisme.

Cependant, le marché est marqué par une prédominance de la branche Incendie, accident et risques divers (IARD) en dépit de la branche Vie. Ce constat est corroboré par le Centre d’analyses des politiques de développement (Capod). Ce dernier constate également que la contribution du secteur des assurances à l’économie nationale reste très piètre, puisqu’elle ne représente qu’environ 1 % du PIB. Ces insuffisances s’expliquent en partie par des procédures administratives lourdes, des difficultés dans le règlement des sinistres, le manque d’innovation dans les produits d’assurance, la faible contribution au financement de l’investissement et des ressources fiscales limitées. De surcroît, la population accuse d’un faible pouvoir d’achat qui est défavorable pour souscrire des contrats d’assurance et encore moins des produits spécifiques à l’assurance Vie.

Quelles perspectives dans la zone UEMOA ?

Malgré un faible taux de pénétration de l’assurance en Afrique et surtout dans la zone UEMOA, le secteur revêt de bonnes perspectives de croissance. En effet, la branche Vie devrait s’améliorer compte tenue de l’accroissement de l’épargne générée par le boom démographique que le continent bénéficie depuis quelques années. La branche Non-Vie devrait, pour sa part, se renforcer grâce à l’augmentation et du rajeunissement du parc automobile des pays de l’UEMOA. Elle pourrait aussi être portée par la hausse prévue des dépenses et investissements en infrastructures avec des besoins annuels pour le continent estimés par la Banque Mondiale à plus de 90 milliards de dollars sur les dix prochaines années.

Quelques propositions d’amélioration pour le Bénin

Le secteur des assurances est dans une bonne dynamique au Bénin. Pour renforcer cette bonne dynamique, le Capod encourage les compagnies d’assurance pour qu’elles mettent en place des actions d’intensification des politiques de communication, de sensibilisation, d’innovation dans les produits proposés aux clients en termes de garantie et de prix adaptés aux besoins des assurés.

Par ailleurs, il est important que les compagnies d’assurance augmentent leurs parts de marché concernant l’assurance Vie, en élaborant des stratégies de conquête des clients ayant souscrits uniquement un contrat d’assurance Non Vie ou « assurance véhicule ». Dans ce contexte, des actions concrètes peuvent être destinées à certains consommateurs de la classe moyenne qui ont des revenus de plus en plus significatifs.

Il faut également améliorer la qualité des services proposés pour une meilleure prise en charge des sinistrés.

Enfin, il faut que les compagnies d’assurance adoptent des stratégies orientées vers les nouvelles technologies, en particulier les téléphones mobiles, les réseaux sociaux, les outils d’analyse de comportement des clients, afin de mieux répondre aux attentes des assurés.

Amadou SY, contrôleur financier et doctorat en Economie

@info241.com
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