Note « CCC » du Gabon maintenue : le gouvernement pas du tout d’accord avec Fitch !

Dans son communiqué parvenu à Info241, le ministère de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations, également en charge de la Lutte contre la vie chère, dit « prendre acte  » de cette note publiée le 20 juin dernier. Si cette décision reflète selon Fitch un risque de crédit toujours élevé, dans un contexte régional tendu et avec des contraintes d’accès aux financements extérieurs, le gouvernement estime que plusieurs signaux positifs ont été ignorés.

Une lecture jugée partielle des avancées

Au rang des évolutions non prises en compte, Libreville cite notamment la réussite de la Transition politique, ponctuée par la tenue d’élections présidentielles « transparentes  » en avril dernier. Un tournant qui aurait, selon les autorités, permis de rétablir la stabilité institutionnelle et de renforcer la prévisibilité de l’économie gabonaise.

Autre argument majeur brandi : l’engagement du nouveau gouvernement à restaurer les équilibres budgétaires dès 2026, en dehors des investissements publics. Une discipline budgétaire qui viserait à garantir la soutenabilité de la dette publique, un point souvent scruté par les agences de notation.

Le gouvernement veut accélérer les réformes

Le communiqué souligne également le début de réengagement avec les bailleurs de fonds, appuyé par l’adoption progressive de réformes sur la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption, et la transparence financière. À cela s’ajoute une gestion proactive de la dette, saluée par Fitch dans ses précédentes analyses.

S’il se montre conscient des défis persistants, le gouvernement voit dans cette évaluation un appel à «  accélérer la mise en œuvre des réformes structurelles  » et à poursuivre le dialogue avec les partenaires techniques et financiers. Une manière de transformer cette note décevante en moteur de relance et de crédibilisation économique.

Objectif : une trajectoire « réaliste, durable et souveraine »

Le ministère réaffirme enfin sa volonté d’inscrire l’économie du pays sur une trajectoire « réaliste, durable et souveraine  », au service des Gabonais. Un message d’assurance en interne, mais aussi une tentative de rassurer les marchés et les partenaires internationaux.

En somme, si le maintien de la note « CCC » sonne comme une douche froide, Libreville préfère y voir un encouragement à persévérer. Reste à convaincre Fitch et les autres agences que le Gabon post-transition est bel et bien sur la voie du redressement.