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Irresponsabilité

Un gabonais pyromane qui voyait des « esprits », acquitté après avoir passé 5 ans en prison

Un gabonais pyromane qui voyait des « esprits », acquitté après avoir passé 5 ans en prison
Un gabonais pyromane qui voyait des « esprits », acquitté après avoir passé 5 ans en prison © 2024 D.R./Info241

La cour criminelle de Port-Gentil a rendu son verdict vendredi dans une sombre affaire impliquant un pyromane atteint de troubles mentaux. Jeté en prison en février 2019 pour incendie volontaire, ce gabonais d’une trentaine d’années a finalement été acquitté, jugé irresponsable de ses actes. En revanche, ses parents ont été condamnés solidairement à verser à la partie civile des dommages-intérêts de 2 millions, ainsi qu’à transférer leur fils pyromane malade dans une structure de soins adaptés.

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Les faits remontent au 4 janvier 2019 au quartier Grand Village, dans le 3e arrondissement de Port-Gentil. Il était près de 16 heures lorsque Dieudonné Koumba, la victime qui s’est constituée partie civile, reçoit un coup de fil de sa tendre compagne, l’informant que leur domicile conjugal venait d’être réduit en état de poussière. Un acte criminel posé par Brice Briel Olingo Mounanga (37 ans), qui était dans un état mental « schizo-affectif ».

Déferlement judiciaire

Une plainte est déposée à la brigade centrale de gendarmerie, après constatation de l’ampleur des dégâts occasionnés par un violent incendie. Interpellé par les enquêteurs, Brice Briel Olingo Mounanga a avoué avoir mis le feu dans l’un des studios qu’il occupait, héritage de son père. En effet, cet acte a engendré des flammes qui étaient d’une rare violence et qui ont consumé une partie de la maison de Dieudonné Koumba qui a perdu plusieurs effets importants.

L’accusé comparaissant vendredi devant la cour avec ses deux parents

Le 11 février 2019, placé en détention préventive en raison de cet incendie, la santé mentale de Brice Briel n’était toujours pasau beau fixe, bien qu’ayant maintenu ses déclarations en enquêtes préliminaires. Il était en psychose sans le savoir. Même après le drame, il lui a fallu quelques mois pour réaliser ce qu’il avait fait. Le vendredi 22 mars 2024, à la barre, son enfance malheureuse a été mise à nue par l’accusé lui-même, indiquant qu’il se sentait rejeté par sa famille. Une période durant laquelle il a longtemps souffert de troubles psychiatriques, accompagnés par des hallucinations et actes de violences d’un autre genre.

Il voyait des "esprits"

« Alors qu’il résidait au domicile familial, il avait eu une altercation avec son frère et sieur Dieudonné Koumba. Pris d’hallucinations, il détruisait la télévision de son frère car convaincu d’avoir vu un pasteur assurant une prédication », selon le procès-verbal. Auparavant, dans la cour commune, il avait allumé très souvent un feu afin d’assainir le milieu suite aux visions qu’il avait, précisant voir des « esprits ». Dieudonné Koumba, quant à lui, affirme avoir été à maintes reprises menacé par l’accusé qui n’acceptait pas sa présence sur les lieux.

Mais quel a été réellement l’élément déclencheur du trouble schizo-affectif ? « Son état est consécutif à la consommation abusive des stupéfiants, laquelle constitue une circonstance aggravante », a indiqué le ministère public lors de l’audience requérant la condamnation de l’accusé à une peine de 10 ans de réclusion et à une amende d’un million de FCFA. L’avocat de la défense, Me Lin Joël Ngandu dans sa plaidoirie, a sollicité de la Cour l’acquittement sur le moyen tiré de « l’irresponsabilité » pénale liée à l’état de santé mentale de son client.

L’acquittement pur et simple

C’est certainement le rapport neuropsychiatrique versé dans le dossier a certainement permis à la Cour criminelle et à l’assistance d’être fixées sur les débats. Celui-ci précise que Brice Briel Olingo Mounanga «  est atteint de troubles schizo-affectifs caractérisés par des délires, des hallucinations, des épisodes maniaques ou même des périodes de dépression ».

Au regard de tout ce qui précède et au terme de l’article 50 du Code pénal, il a été déclaré pénalement irresponsable et son acquittement prononcé. En revanche, la partie civile a sollicité la somme de 2 000 000 de FCFA au titre de dommages-intérêts. Aussi, se référant à l’article 618 du Code civil et des dispositions de l’article 1394 du Code civil ancien, le père et la mère de l’accusé ont été condamnés solidairement à payer ce montant au plaignant et le placement de Brice Briel Olingo Mounanga dans une structure spécialisée.

@info241.com
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