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Génie politique

Alain-Claude Bilie-By-Nzé, l’homme par qui est venue la chute du régime d’Ali Bongo

Alain-Claude Bilie-By-Nzé, l’homme par qui est venue la chute du régime d’Ali Bongo
Alain-Claude Bilie-By-Nzé, l’homme par qui est venue la chute du régime d’Ali Bongo © 2024 D.R./Info241

Nommé le 9 janvier après plusieurs années au gouvernement, Alain-Claude Bilie-By-Nzé aura été le dernier Premier ministre de la dynastie Bongo au pouvoir au Gabon. Il aura surtout, par son arrogance, créé un climat politique explosif et inique en promouvant le détricotage du Code électoral, à l’origine de la radicalisation des positions entre majorité et opposition, conduisant à l’intervention de l’armée qui a destitué Ali Bongo du pouvoir le 30 août dernier.

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Alain-Claude Bilie-By-Nzé restera à jamais dans les annales comme l’un des plus éphémères Premiers ministres du Gabon. Après seulement 8 mois à la Primature, l’Ogivin en chef n’a ménagé aucun effort pour rendre explosive l’atmosphère politique, pensant une nouvelle fois qu’en manipulant les textes électoraux, il permettrait à son patron Ali Bongo de s’offrir un troisième mandat doré.

Arrogance, quand tu nous tiens !

Son arrogance administrative a débuté lors de sa présentation de politique générale à l’Assemblée nationale, où l’ancien étudiant belliqueux promettait à l’opposition que le régime d’Ali Bongo n’était toujours pas prêt à céder le pouvoir à quiconque. Cette promesse a conduit à la convocation express d’un Dialogue politique en février 2023 de 10 jours, où le régime a acté plusieurs réformes controversées favorables à la perpétuation de la famille Bongo et de ses alliés.

L’éphémère Premier ministre d’Ali Bongo prêtant serment

Ces réformes, arrachées à une opposition choisie expressément pour sa mollesse, ont fini par engendrer l’unification de l’opposition gabonaise comme seule chance pour mettre fin à 56 ans de règne Bongo. Le summum a été le couplage de la présidentielle aux législatives, défendu bec et ongle par l’ancien Premier ministre. Un stratagème censé favoriser Ali Bongo dans les urnes et ayant conduit l’opposition gabonaise à renoncer aux législatives pour pas faire le lit de cette énième forfaiture électorale annoncée.

Un climat électoral explosif

Ce climat politique explosif a été soigneusement organisé par l’ancien Premier ministre, croyant être un fin connaisseur de la politique et de ses résultats. Cependant, cette bombe s’est finalement retournée contre le régime d’Ali Bongo avec la naissance d’Alternance 2023 et la désignation de son candidat consensuel, Albert Ondo Ossa, mettant fin à près de 60 ans de règne de la famille Bongo. La suite, on la connaît : le Gabon a été une nouvelle fois divisé entre les partisans d’Ali Bongo et ceux d’une alternance politique avec la plateforme Alternance 2023.

Un « stratège » politique qui a conduit à la ruine du régime qu’il servait

Le bras de fer électoral n’a pas été remporté par le puissant régime Bongo, sa défaite ayant été cuisante dans les urnes. Sonné par cette déculottée électorale, le régime agonisant d’Ali Bongo n’a eu d’autre choix que de forcer la main au Centre gabonais des élections (CGE) en faisant désigner son champion vainqueur avec plus de 64% des suffrages. Une manœuvre de la dernière chance qui aurait mis le feu au pays.

Le sursaut de l’armée gabonaise et fin du game !

Devant le danger que le régime d’Ali Bongo souhaitait une nouvelle fois faire courir au pays, l’armée s’est interposée pour mettre fin au désordre créé par le gouvernement Bilie-By Nzé, qui visiblement se croyait en terrain conquis. Un Premier ministre qui aura brillé en 8 mois par sa servitude envers une famille et un régime plutôt que de se mettre au service de l’État, de la Nation et du peuple souverain. Un enfermement qui a eu le mérite de permettre enfin la chute définitive de la famille Bongo.

Une famille arrivée au pouvoir grâce à la Françafrique et maintenue grâce à un habile jeu d’élections, toutes entachées depuis 56 ans de fraude électorale et de modifications de la Constitution et des textes règlementaires, pour permettre un passage en force. Des coups d’État institutionnels à répétition qui ont finalement connu leur épilogue lors du triple scrutin du 26 août 2023, marquant à jamais le génie politique de Bilie-By-Nzé, qui a toutefois permis la libération de tout un pays du joug d’une seule famille.

@info241.com
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