Ali Bongo reconnait les errements et l’absence de résultats de sa politique
Lors du conseil des ministres tenu hier à la présidence de la République, Ali Bongo est une nouvelle fois monté au créneau contre ses ministres, accusés de manquer de résultats dans la politique qu’ils mènent pourtant ensemble. Ainsi, pour désormais tordre le coup à ce destin funeste gouvernemental, le conseil des ministres a identifié 7 points sur lesquels les ministres sont tenus « d’assumer les responsabilités » afin d’avoir enfin les fruits de leurs actions ministérielles. Une feuille de route qui passe notamment par la réduction du nombre de fonctionnaires accusés - eux aussi - de plomber l’action publique, la mise à plat du fameux système de Budgétisation par objectif de programme (BOP) ou encore l’application des promesses présidentielles datées du 31 décembre dernier.
Les ministres du gouvernement Issoze Ngondet III ont décidément du pain sur la planche. Et c’est peu de le dire. En conseil de ministres hier, Ali Bongo a clairement listé les grandes lacunes de l’action de ses précédents gouvernements, depuis son arrivée au pouvoir en 2009. C’est donc pour tenter d’y remédier, qu’une feuille de route a été remise à chacun des ministres qui devront cette fois, obtenir des résultats attendus depuis des lustres.
Parmi les chantiers qui plombe l’action d’Ali Bongo, figure en premier la nécessaire mise à plat du système de Budgétisation par objectif de programme (BOP). « Ce système n’a pas pu prouver son efficacité dans le cadre de son application au sein de l’administration. Car, dans le contexte économique actuel, la dépense publique doit être maîtrisée et optimisée », commente le communiqué final ayant sanctionné les travaux de ce conseil des ministres, parvenu à la rédaction d’Info241.
Le second écueil de l’action gouvernementale auto-évalué par les concernés, serait « la redéfinition des missions et du périmètre d’actions des agences ainsi que leur rationalisation. L’action de nos agences publiques doit être à la fois plus pertinente et plus efficace ». Autrement dit, l’action des nombreuses agences créées et rattachées directement à la présidence gabonaise, n’ont que trop peu eu les résultats concrets attendus.
Le troisième point ne fera pas plaisir aux agents publics. « La réduction de la masse salariale dans la fonction publique. Celle-ci doit impérativement être réduite. Il en va de la bonne santé de nos finances publiques et de l’amélioration du service public aux usagers ». Le conseil des ministres attribue ainsi la mauvaise qualité du service public à la forte masse salariale de la Fonction publique. Les syndicats apprécieront.
Les autres écueils concernent une revue complète de la dette pour en garantir la soutenabilité et surtout une gestion optimale, une plus grande rationalisation et une meilleure priorisation des investissements, la préservation des acquis sociaux et surtout la mise en œuvre des engagements d’Ali Bongo pris le 31 décembre 2017 et enfin la remise à plat du code des impôts afin de le rendre plus dynamique et attractif. Autant dire que la tâche s’annonce ardue !
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