François Ndong Obiang, trublion de la transition fait son entrée fracassante au gouvernement

Il fait partie des visages inattendus du premier gouvernement de la Ve République. François Ndong Obiang, juriste de formation et désormais ancien premier vice-président de l’Assemblée nationale de Transition, a été nommé ce lundi ministre de la Réforme et des Relations avec les Institutions, selon le décret présidentiel lu hier après-midi par le secrétaire général de la Présidence, Guy Rossatanga-Rignault. Il remplace à ce poste Murielle Minkoué Mintsa, débarquée de l’équipe gouvernementale.

Personnalité aussi controversée qu’enracinée dans les cercles du pouvoir, Ndong Obiang traîne encore derrière lui un différend judiciaire non résolu autour de la direction du parti Réagir, qu’il revendique contre Michel Ongoundou Loundah. Une querelle de légitimité qui n’a manifestement pas dissuadé Brice Clotaire Oligui Nguema de le promouvoir à ce poste sensible, stratégique pour ancrer les nouvelles institutions dans le paysage politique.
Le désormais ancien vice patron des députés de la transition
Né le 1er avril 1961 à Libreville, marié et père de six enfants, François Ndong Obiang est un habitué de la haute administration gabonaise. Diplômé en droit pénal de l’université de Pau-Bordeaux (France), il a été conseiller juridique au ministère de la Santé (1993-2000), puis auprès du Premier ministre (2000-2002), avant de diriger l’Agence nationale de promotion artistique et culturelle (ANPAC) jusqu’en 2006, puis d’occuper le poste de secrétaire général à la Banque gabonaise de développement (BGD) jusqu’en 2009.
Membre du Comité consultatif de la Fonction publique depuis 1995 et de la Commission nationale des Frontières depuis 1998, Ndong Obiang connaît les rouages de l’administration sur le bout des doigts. Mais c’est surtout son verbe, sa fougue et ses prises de position tranchées qui en font un trublion du jeu politique, parfois dérangeant, souvent écouté.
Le nouveau ministère de la Réforme et des Relations avec les Institutions ne sera pas une sinécure. Il devra y traduire en actes la vision d’Oligui Nguema pour une gouvernance plus cohérente, articulée autour d’institutions rénovées et crédibles. Une mission délicate pour un homme habitué à bousculer les lignes. Sa nomination marque un signal fort : dans la Ve République, le chef de l’État est prêt à s’entourer de profils atypiques pour conduire le changement. Reste à savoir si l’homme du verbe saura se muer en homme d’action.
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