Jeune gabonais tué lors du couvre-feu : les militaires impliqués enfin mis aux arrêts !
Plus de deux mois après le décès tragique de Karl Stecy Akue Angoué (30 ans), les autorités militaires gabonaises s’apprêtent enfin à rendre justice à sa famille. Ayant trouvé la mort à la suite de sévices infligés par des militaires, les conclusions de l’enquête interne ouverte tardivement par les autorités ont finalement été dévoilées ce samedi. Le ministère de la Défense, dirigé par le président de la transition, le général Brice Oligui Nguema, a enfin reconnu hier soir la culpabilité des militaires dans ce drame.
La justice sera bien rendue contre les auteurs de l’agression odieuse survenue à Libreville contre Karl Stecy Akue Angoué. C’est du moins ce qu’a promis le ministère de la Défense nationale dans un communiqué rendu public à la télévision nationale. Mort le 15 octobre, c’est finalement suite à un tollé médiatique que les autorités militaires ont décidé le 3 novembre d’ouvrir une enquête pour faire la lumière sur la mort de Karl Stecy Akue Angoué, victime de violences militaires pour ne pas avoir respecté le couvre-feu en vigueur au Gabon depuis la prise de pouvoir par l’armée le 30 août.
Le passage télévisé des autorités militaires gabonaises
Selon le communiqué lu hier soir par le général de division aérienne Félicien Koyi, directeur de cabinet de la ministre déléguée à la Défense nationale, l’enquête interne ouverte par leurs services a porté ses fruits. "Le 3 novembre 2023, le ministère de la Défense nationale apprenait avec consternation le décès d’un jeune compatriote nommé Karl Stecy Akue Angoué suite à des sévices. Une enquête avait été diligentée en vue de faire la lumière sur cette affaire odieuse et d’en déterminer les responsabilités", a rappelé d’entrée le haut gradé militaire.
Avant de livrer les conclusions de près de 33 jours d’enquête interne : « Les conclusions de cette enquête ont abouti à l’arrestation des présumés coupables qui seront présentés devant le procureur de la République pour que justice soit faite ». En revanche, le communiqué officiel ne précise pas le nombre de militaires impliqués dans ce drame, encore moins les circonstances exactes de leur intervention le soir du drame à Akébé, un quartier chaud de la capitale gabonaise. Les militaires en faction ont, cette nuit-là, tabassé le jeune homme à plusieurs reprises alors qu’il se trouvait avec d’autres dans un bistrot peu avant minuit.
La victime de l’agression sauvage des militaires
Un drame qui a failli passer sous silence sans la montée médiatique de la famille qui réclamait justice dans cette sombre affaire impliquant des militaires, nouveaux maîtres du pays après la chute d’Ali Bongo. Après avoir promis que justice serait rendue, les nouvelles autorités gabonaises tiennent enfin parole dans un pays où les bavures militaires et policières étaient systématiquement étouffées sur le plan judiciaire. Espérons que les militaires impliqués dans ce drame qui a ému l’opinion, soient réellement traduits en justice, conduits en prison et qu’ils puissent expliquer leurs gestes afin que la famille de la victime puisse sainement faire son deuil.
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