Success-story familiale

Le PDG et la famille Bongo peuvent-ils perdre un jour, une présidentielle au Gabon ?

Le PDG et la famille Bongo peuvent-ils perdre un jour, une présidentielle au Gabon ?
Les deux Bongo parvenus au pouvoir en 5 décennies de règne ininterrompu © 2021 D.R./Info241

C’est la question que l’on est emmené à se poser au regard du palmarès de l’ancien parti-Etat qui domine la vie politique au Gabon depuis plus de 5 décennies. En 10 scrutins présidentiels organisés dans le pays, le parti fondé par Omar Bongo le 12 mars 1968 et que son fils Ali Bongo a hérité en 2009, n’en a pas perdu aucun ! Ce, malgré les crises et la défiance des populations à leur égard. Mais surtout les nombreuses promesses électorales non tenues. Le Parti démocratique gabonais (PDG) et ses dirigeants semblent avoir définitivement trouvé la recette parfaite du succès électoral éternel.

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C’est une véritable prouesse politique et familiale depuis sa création, le Parti démocratique gabonais (PDG) ne perd aucune des élections qu’il a eu le privilège d’organiser. Fondé par le patriarche de la famille Bongo, Omar Bongo, et né des cendres du Bloc démocratique gabonais (BDG) de feu Léon Mba mort au pouvoir, le PDG a tout d’abord assuré son hégémonie par l’instauration du parti unique. Ainsi durant 22 ans, Omar Bongo sortira sans surprise victorieux, car sans adversaire, des 4 scrutins présidentiels de l’ère monopartite avec 100% des suffrages.

Une success-story inégalée

Malgré le retour du multipartisme en 1990, le succès politique d’Omar Bongo aux élections présidentielles ne connaitra pas de fin jusqu’à sa mort. Sous les couleurs de son parti, le PDG, il remportera les présidentielles de 1993 et 1998 en quinquennat puis celle de 2005 ramenée en septennat. Seule sa mort, survenue le 9 juin 2009, l’empêchera de briguer un septième mandat à la tête du pays. Une longévité de 42 ans greffée à 22 ans de monopartisme qui visiblement n’a en rien entachée la recette victorieuse du parti que son fils a hérité à sa mort.

Le palmarès électoral de la famille Bongo aux présidentielles gabonaises

Devenu maitre du parti à la suite de la mort de son père, Ali Bongo bien que contesté en interne, réussira lui aussi à faire prospérer les victoires du PDG. Ainsi, il remportera les scrutins de 2009 et 2016 malgré les fortes contestations et les soupçons de fraudes massives. Allégations balayées à chaque fois par son gouvernement et surtout par la Cour constitutionnelle, dirigée par sa belle-mère Marie Madeleine Mborantsuo qui totalise 30 années à la tête de la haute institution. Une recette politique qui savoure aujourd’hui plus d’un demi-siècle malgré les nombreux soubresauts qu’elle a rencontrés pour se maintenir à flot.

Une recette bien rodée

En 53 ans d’hégémonie, le PDG continue de dicter sa loi à la vie politique gabonaise. En 10 présidentielles organisées dans le pays, les Bongo ont remporté toutes celles auxquelles ils prenaient part soit 9. Omar Bongo en a remporté à lui seul 7 de ces présidentielles dont 4 sous l’ère du parti unique. Des 100% traditionnels du parti unique, le président-fondateur dégringolera à 51,18% en 1993 avant d’atteindre 79,18% en 2005. Son fils Ali Bongo, a à son compteur 2 présidentielles remportées avec des scores moins élogieux de 41,73% en 2009 et 50,66% pour sa réélection controversée de 2016.

Ali Bongo au coté de son père, mort au pouvoir

Autant dire que le prochain scrutin de 2023 sera plus que scruté pour voir si l’hégémonie du PDG survivra à une 10e présidentielle. Ce d’autant que les ennuis de santé d’Ali Bongo survenus en 2018, l’ont éloigné durant plusieurs mois du pays et sa rééducation toute aussi. A moins que le parti confie les jalons de cette victoire déjà annoncée à son fils Noureddin Bongo. Un fils qu’Ali Bongo ne cesse de mettre en avant tel un dauphin depuis sa maladie. Lui attribuant que des postes taillés sur mesure ou totalement créés pour le fils prodige.

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