Incompréhension

Mort d’un soldat gabonais en Guinée équatoriale : 12 ans après, la famille toujours dans le flou

Mort d’un soldat gabonais en Guinée équatoriale : 12 ans après, la famille toujours dans le flou
Mort d’un soldat gabonais en Guinée équatoriale : 12 ans après, la famille toujours dans le flou © 2023 D.R./Info241

Une famille gabonaise est endeuillée depuis le 8 novembre 2011 par la disparition d’un des siens : Thomas Mbegha Alou. Cet adjudant chef major en service à l’armée gabonaise à Oyem (Woleu-Ntem, nord du Gabon) avait trouvé la mort en Guinée équatoriale (village Ebeng) dans des circonstances toujours inexpliquées. En ce jour anniversaire triste, la rédaction d’Info241 s’est rapprochée de l’un des fils du défunt pour tenter de comprendre ce qui bloque depuis 12 ans dans cette affaire. Le corps du défunt n’ayant jamais été restitué à la famille pour faire leur deuil.

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 Info241 : Bonjour monsieur. Vous êtes le fils du défunt adjudant chef major Thomas Mbegha Alou, porté disparu depuis 12 ans en Guinée Equatoriale. Présentez-vous et présentez-nous le défunt.

Ben Essono : : Je suis le fils de l’adjudant chef major Thomas Mbegha Alou, porté disparu en Guinée équatoriale. Mon paternel était affecté à Oyem à la deuxième Région militaire d’Oyem au nord du Gabon.

 Pouvez-vous nous rappeler les circonstances de sa disparition ?

Ben Essono : Nous ne pouvons pas vous dire exactement ce qui s’est passé. Ce que nous pouvons dire, c’est que notre père était parti en Guinée équatoriale pour assister aux funérailles d’une de ses nièces. Une semaine après son départ, on n’avait pas de nouvelles de lui. Inquiets, nous nous somme rendus sur place en Guinée équatoriale, voir auprès des parents chez qui il était parti.

Le communiqué du gouvernement gabonais

Les parents de la Guinée équatoriale ne nous ont pas vraiment donné une réponse satisfaisante. Nous sommes revenus au Gabon plus précisément à Oyem où nous avons alertés toute la famille de la disparition de notre père. Nous avons saisi les autorités judiciaires d’Oyem. Nous avons saisi le gouverneur avec ampliation à toutes les autorités d’Oyem y compris sa hiérarchie militaire.

Ce sont les premières démarches que nous avons eu à faire pour un premier temps. Par la suite, nous avons fait un communiqué le vendredi 25 novembre 2011. Suite à cela, le gouverneur avec toutes les autorités d’Oyem, se sont saisi de la situation. Le jeudi 6 décembre 2011, le gouvernement de l’époque a fait passer un communiqué suite au décès en Guinée équatoriale d’un militaire gabonais et le 7 décembre 2011, un autre communiqué paru dans le quotidien l’union confirmait le décès de notre père.

 Après avoir effectué toutes ses démarches, comment l’affaire a-t-elle été traitée par les autorités ?

Ben Essono : Le communiqué du gouvernement avait été claire. C’était devenu un problème d’ordre diplomatique entre la Guinée équatoriale et le Gabon. D’après le gouvernement, c’était un agent qui était parti en Guinée équatoriale donc le gouvernement nous avait demandé d’attendre les résultats de l’enquête dans le calme. C’est ce que nous avons fait. Après avoir attendu la réponse du gouvernement, l’on a constaté un silence de leur part de 2011 à 2022.

Un silence qui nous a poussé à relancer le dossier auprès des autorités entre autres, le Premier ministre de l’époque, le ministre de l’Intérieur de l’époque Mr Matha, le ministre des Affaires étrangères et le ministre de la Défense nationale. Suite à cela, le Premier ministre a à son tour saisi ces trois ministères afin que le problème soit élucidé.

Par la suite, l’affaire a été relancée auprès du ministre des Affaires étrangères. L’on a encore constaté un silence de la part des autorités. Nous nous sommes donc rapprochés dudit ministère pour avoir les nouvelles. On nous a informé que les autorité de la Guinée équatoriale n’avaient pas encore donné une suite favorable par rapport à la saisine qui leur avait été adressée.

Suite à cela, nous avons saisi le président de la République de l’époque. Il a donc demandé selon les information qui nous avait été parvenues, que son chef d’état major puisse s’enquérir de la situation et savoir exactement ce qui en est du dossier.

 Après 12 ans de disparition de votre père et les changements qui se sont effectués à la tête du pays, qu’attendez vous des autorités de la transition ?

Ben Essono : Par rapport à cette situation, nous somme meurtris. La situation dans laquelle nous nous trouvons depuis la disparition de notre père il y a 12 ans, je ne peux la souhaiter à aucune personne. C’est une situation très difficile et douloureuse pour nous, la disparition d’un être cher, comme un père, qui s’occupait de nous. Depuis ce drame, nous constatons que les autorités qui étaient là avant n’avaient pas su recadrer les choses. Elles nous ont demandé d’attendre les résultats du dossier que jusque là nous n’avons pas reçus.

Avec les nouvelles autorités qui sont en place, plus particulièrement le CTRI et le président de la transition Brice Clotaire Oligui Nguema, qui aujourd’hui est le chef de l’Etat, qui aujourd’hui est à la tête du Gabon, nous en tant qu’enfants du disparu nous souhaitons que lui à son niveau puisse regarder ce problème pour qu’une solution puisse être trouvée.

Depuis 12 ans beaucoup parmi nous n’arrivent pas à trouver le sommeil. Beaucoup parmi nous n’arrive pas à digérer cette histoire. N’ayant pas les moyens, nous ne pouvons pas nous déplacer pour nous rendre en Guinée équatoriale. Nous souhaitons que le président de la transition se saisisse du dossier et nous aide à trouver une solution afin d’enterrer notre père auprès des siens.

Propos recueillis par Sandrine Eyang

@info241.com
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