Débauchage

Remaniement : Diramba et Doukaga Kassa débauchés en secret des LD par Ali Bongo

Remaniement : Diramba et Doukaga Kassa débauchés en secret des LD par Ali Bongo
Remaniement : Diramba et Doukaga Kassa débauchés en secret des LD par Ali Bongo © 2022 D.R./Info241

C’est la principale surprise du remaniement ministériel intervenu ce 8 mars dernier. Avec l’entrée en son sein de l’édile de la ville de Mouila, Jean Norbert Diramba et de l’honorable Jean Pierre Doukaga Kassa, député du 1er arrondissement de la commune de Tchibanga, Guy Nzouba Ndama perd au moins 2 cadres de son parti Les démocrates (LD, opposition) qui ont clairement choisi une carrière au gouvernement en démissionnant préalablement de ce parti.

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Nommés respectivement au poste de ministre du Tourisme et ministre de l’Economie numérique, Jean Norbert Diramba et Jean Pierre Doukaga Kassa ont aussitôt soulevé un tollé au sein de l’opinion. Certains, sinon la majorité y ayant vu en ces nominations des cadres de son parti, un retour déguisé de l’ancien président de l’Assemblée nationale devenu opposant radical au parti au pouvoir, Guy Nzouba Ndama. Ce qui ne semble pas être le cas finalement. Car, depuis hier mercredi en fin de journée, circulent deux correspondances de démissions que les deux nouveaux membres du gouvernement.

Ils auraient pris le soin de démissionner le 8 mars 2022, jour du remaniement ministériel pour le maire de la commune de Mouila, et le 7 mars 2022 pour le député Jean Pierre Doukaga Kassa, soit un jour avant l’officialisation du remaniement ministériel. Reçus par le secrétaire général du parti LD, Vincent Ella Menie qui a accusé réception des deux d’émissions adressées au président Guy Nzouba Ndama hier mercredi 9 mars, il est désormais clair que celui que l’on surnomme « Moukombo » n’avait strictement rien à voir avec le départ de deux de ses plus importants soutiens au sud du Gabon.

Fallacieux prétextes

Dans leurs correspondances, les arguments avancés par l’un comme par l’autre pour tenter de justifier leur départ sont identiques, mot pour mot de ce qui est chaque fois servi au peuple gabonais par une certaine élite politique sans aucune réelle conviction depuis 1990. « Cinq ans après, je constate que nous sommes devenus des spectateurs de la vie politique, le parti n’existant que par endroit et surtout sans une vision claire du développement de notre pays. C’est pour cette raison que je n’ai pas effectué le déplacement de Bitam, convaincu que c’était une sortie sans objet », assure Jean Norbert Diramba.

Les lettres de démission des deux protagonistes

Quant à son compagnon avec qui il menait vraisemblablement ses négociations secrètes avec le pouvoir sur le dos de leur parti, il s’est plutôt montré très peu bavard après avoir reconnu succinctement le long parcours qui aura été le sien aux côtés de Guy Nzouba Ndama comme proche collaborateur : « Aussi, après une longue réflexion, j’ai l’honneur de vous présenter ma démission du parti pour donner une autre orientation à mon action politique », clame Jean Pierre Doukaga Kassa dans sa lettre de démission.

Vers une saignée plus profonde ?

Si à travers ces lettres de démissions déposées au secrétariat des LD, son président Guy Nzouba Ndama est, au moins lavé de tout soupçon d’avoir mené des négociations secrètes avec Ali Bongo depuis des mois. Il n’en demeure pas moins qu’en débauchant ces deux cadres, figures emblématiques de son parti en plus de ce qu’ils sont tous les deux élus locaux de première importance dans leur fief, le Parti démocratique gabonais (PDG) vient de porter un sérieux coup à l’ancien président de l’Assemblée nationale et ex baron du système Bongo-PDG. Leur départ pourrait drastiquement réduire le peu d’influence reconnu à son parti sur le terrain. Ce qui en faisait la première force politique d’opposition en terme du nombre d’élus dans différentes assemblées territoriales. Aussi, le risque de voir d’autres cadres emprunter le pas aux partants est très élevé.

Passée inaperçue, la nomination vendredi 4 mars dernier, à l’issue du dernier conseil des ministres de Maxime Ondimba au poste de commissaire de la république, peut tout aussi obéir à cette logique. Ancien député puis maire de la commune de Medouneu (Woleu-Ntem), il a ensuite été candidat malheureux à l’élection législative de 2018 sous l’étiquette LD. Depuis lors, il était devenu très discret jusqu’à ce bond spectaculaire qui le propulse soudain au commissariat de la république en création.

Sur les réseaux sociaux, lui aussi a annoncé qu’il ferait une importante déclaration ce jeudi dans l’après midi face aux Medounoises et Medounois au centre de formation et de perfectionnement professionnel de Nkembo. Si tant est qu’il compte lui aussi annoncer à son tour sa démission du parti Les démocrates, Guy Nzouba Ndama et son parti se retrouveraient fatalement éventrés et très affaiblis à un peu moins d’un an d’une élection présidentielle qui s’annonce cruciale et déterminante pour le Gabon.

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