Affaire REAGIR : Quand François Ndong Obiang et les siens déménagent... en emportant les clés !

C’est une scène à la fois improbable et cocasse que la rédaction d’Info241 a constatée ce mardi 15 juillet : le siège du mouvement REAGIR, sis au quartier Bas de Gué-Gué à Libreville, a été entièrement vidé… et verrouillé. Plus surprenant encore : les clés des lieux sont introuvables. L’ancien occupant illégal, François Ndong Obiang par ailleurs ministre de la Reforme des institutions, les aurait discrètement emportées, comme un dernier pied de nez à la procédure judiciaire qui le visait.

Depuis plusieurs mois, le bâtiment faisait l’objet d’un bras de fer judiciaire entre le camp officiel de REAGIR et un groupe dissident mené par Ndong Obiang. Sans titre ni droit, celui-ci avait investi les lieux, contraignant Félix Bongo, vice-président et locataire officiel, à saisir la justice. Le 9 juillet dernier, alors que le président légitime du mouvement, Michel Ongoundou Loundah, discutait de stratégie avec des souverainistes, une opération de « retrait stratégique » aurait été menée en toute discrétion.
Une vue des lieux ce mardi après-midi, le siège abandonné sans son panneau habituel
Résultat : ce mardi 15 juillet à 14h, nos journalistes n’ont trouvé ni militants ni meubles. Un siège vide, sans âme, comme si rien ne s’y était jamais joué. Contacté par notre rédaction, Félix Bongo, vice-président de REAGIR et principal locataire des lieux, a déclaré : « Je n’ai absolument aucune clé ». Visiblement surpris, M. Bongo a affirmé n’avoir reçu aucune information sur la situation au siège.
L’affaire avait pourtant été prise au sérieux par les autorités. Trois partisans de Ndong Obiang – Bruno Ondo Mintsa, Fabrice Ekomo Ossazeh et Denard Ovono alias « Wayne » – avaient été inculpés début juillet. Ils attendent désormais leur procès, prévu le 12 août. En attendant, c’est l’ironie de la situation qui frappe : les plaignants se retrouvent légalement dans leur droit... mais enfermés dehors.
Le siège du parti alors sous occupation illégale
À l’approche des élections locales et législatives, le camp Ndong Obiang reste mutique. Présentera-t-il des candidats ? Se fondra-t-il dans une autre formation politique, comme l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), en quête de nouvelles recrues ? Une chose est sûre : la politique gabonaise n’a pas fini de nous surprendre. Et parfois, elle se joue... à une clé près.
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