L’après-naissance

Création de l’UDB : Un débat juridique clos mais des interrogations politiques persistantes

Création de l’UDB : Un débat juridique clos mais des interrogations politiques persistantes
Création de l’UDB : Un débat juridique clos mais des interrogations politiques persistantes © 2025 D.R./Info241

Le président gabonais Brice Clotaire Oligui Nguema a officialisé ce samedi la création de son parti politique, l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB). Une annonce qui intervient après la décision de la Cour constitutionnelle, venue trancher définitivement le débat sur l’article 82, alinéa 3, du Code pénal, interdisant à tout élu indépendant d’adhérer à un parti politique en cours de mandat.

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Malgré cette clarification juridique, la naissance de l’UDB continue de faire réagir la classe politique. Pour plusieurs analystes, cette initiative présidentielle n’est pas sans conséquences sur l’équilibre démocratique du pays. «  L’acte de création d’un parti induit nécessairement une adhésion, ce que confirme le droit positif gabonais. Tout élu indépendant qui initie un parti pendant son mandat s’expose à l’annulation de son élection   », rappellent certains juristes et acteurs politiques.

L’ancien ministre Jean Valentin Leyama dénonce une manœuvre peu compatible avec l’esprit du pluralisme politique : «  Pendant qu’il crée son parti politique, il durcit les conditions de création des nouveaux partis et de fonctionnement des partis existants. Résultat : il ne restera dans le paysage que deux partis dominants, le RDB et le PDG, ainsi que ceux que le Pouvoir voudra encourager ou tolérer. Exit les partis historiques qui ont contribué à l’avènement de la démocratie. Assurément, peu de place est réservée à l’Opposition   ».

La mise en place du bureau de l’UDB et le lancement de sa campagne d’adhésion suscitent, de leur côté, de nouvelles inquiétudes. Michel Ongoundou Loundah, président du parti REAGIR, s’alarme : «  La démocratie gabonaise ne peut pas se renforcer lorsqu’on voit émerger un parti politique qui a tout l’air d’un parti unique déguisé. Les postes de vice-président sont occupés par des membres du gouvernement  ». Et de conclure dans une allusion historique : «  Cela me rappelle 1968, lorsque le PDG a été créé. Nous y sommes presque : c’est une démocratie de façade à laquelle nous assistons   ».

L’UDB, désormais sur les rails, s’affiche comme le nouveau parti au pouvoir. Mais une question centrale reste en suspens : s’agit-il d’un élargissement de l’offre politique ou d’un retour déguisé au parti unique  ? Si le débat institutionnel est clos, celui de la perception publique semble loin de l’être.

@info241.com
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