Contre attaque

Lambaréné : Battu, Paul-Marie Gondjout crie au loup et conteste la victoire de sa rivale du PDG

Lambaréné : Battu, Paul-Marie Gondjout crie au loup et conteste la victoire de sa rivale du PDG
Lambaréné : Battu, Paul-Marie Gondjout crie au loup et conteste la victoire de sa rivale du PDG © 2025 D.R./Info241

Le climat politique est tendu à Lambaréné (Moyen-Ogooué) après le second tour des élections législatives du 11 octobre. Battu par la candidate du Parti démocratique gabonais (PDG), le candidat de l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), Paul-Marie Gondjout, a vivement dénoncé ce dimanche « une mascarade électorale » entachée, selon lui, d’irrégularités massives. Dans une déclaration lue devant la presse locale, l’actuel ministre de la communication et des Médias a affirmé que « ce qui s’est passé à Lambaréné est la négation totale de ce que le CTRI a bâti le 30 août 2023  ».

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Arrivé en tête au premier tour, Paul-Marie Gondjout accuse sa rivale Madeleine Rogombé ep. Berre déclarée victorieuse d’avoir bénéficié d’un système organisé de corruption électorale. Il évoque «  l’achat des consciences aux abords des bureaux de vote », « la distribution de bons alimentaires le jour du scrutin  », et même « des cérémonies nocturnes où des communautés entières ont été contraintes de jurer fidélité en échange d’un soutien matériel  ». Ces pratiques, dit-il, rappellent « les sombres moments des parodies d’élections organisées par le régime déchu ».

Des résultats contestés et un recours annoncé

Selon les chiffres officiels proclamés par la Commission départementale électorale, Paul-Marie Gondjout a recueilli 1 918 voix, soit 47,92 % des suffrages exprimés, contre 2 081 voix, soit 52,07 %, pour Madeleine Berre, élue députée de Lambaréné. Au premier tour, le candidat de l’UDB était pourtant arrivé en tête avec 39,05 %, devançant légèrement sa rivale du PDG (37,71 %). Un renversement de tendance que M. Gondjout attribue à « des irrégularités documentées et massives ».

L’intégralité de sa déclaration

Dans sa déclaration, M. Gondjout s’est également livré à une charge politique d’une rare virulence. « Le 11 octobre a été la journée de la honte, orchestrée par les mêmes qui autrefois tenaient les corps et les esprits des populations de Lambaréné » , a-t-il déclaré. Avant d’ajouter : «  Nous n’avons pas le droit de saboter notre propre libération ni d’humilier notre peuple pour préserver des intérêts égoïstes ».

Une dénonciation des pratiques et de la pauvreté instrumentalisée

Il a également dénoncé «  la manipulation de la pauvreté  » comme instrument électoral, estimant que «  la misère des populations ne doit pas servir de levier pour acheter des votes ». Refusant de citer directement sa rivale, il a toutefois pointé « la perpétuation par la ruse et par l’argent d’un système PDG » qu’il juge contraire à la vision de réforme incarnée par le président Brice Clotaire Oligui Nguema. « Je crois en un Lambaréné libre, bâti sur la vérité et le travail, pas sur la peur ni les faveurs  », a-t-il insisté.

Tableau comparatif des résultats du scrutin à Lambaréné

Tour de scrutin Candidat (Parti) Voix obtenues % des suffrages exprimés Position
1er tour Paul-Marie Gondjout (UDB) 1 593 39,05 % 1er
  Madeleine Berre (PDG) 1 538 37,71 % 2e
2e tour Paul-Marie Gondjout (UDB) 1 918 47,92 % 2e
  Madeleine Berre (PDG) 2 081 52,07 % Élue

Ce bras de fer verbal met en lumière les tensions persistantes autour de la sincérité du vote dans le Moyen-Ogooué. Tandis que Paul-Marie Gondjout prépare son recours, ses partisans dénoncent une « confiscation du choix populaire  » et réclament une reprise du scrutin. Dans le camp du PDG, on célèbre au contraire « la victoire du travail de terrain et de la fidélité aux idéaux du parti  ». Une chose est sûre : la bataille politique de Lambaréné ne semble pas encore terminée.

Principaux griefs soulevés par Paul-Marie Gondjout (UDB)

Catégorie d’irrégularité Description des faits dénoncés Conséquences selon le candidat
Achat de voix Distribution d’argent et de bons alimentaires aux abords et à l’intérieur des bureaux de vote. Violation du principe de liberté de choix et « marchandisation du vote ».
Corruption électorale organisée Utilisation de ressources matérielles et financières pour orienter le scrutin. Maintien d’un système « hérité du régime déchu », contraire à l’esprit du CTRI.
Pressions et intimidations Menaces et harcèlement psychologique à l’encontre des électeurs favorables à l’UDB. Climat de peur et de contrainte ayant influencé les résultats.
Manipulation communautaire Organisation de « cérémonies nocturnes » imposant des serments de fidélité contre rétributions. Instrumentalisation des appartenances ethniques et religieuses à des fins politiques.
Instrumentalisation de la pauvreté Exploitation de la précarité des populations pour obtenir des votes en échange d’aides ponctuelles. Dégradation de la dignité citoyenne et affaiblissement de la conscience politique.
Compromission morale Usage présumé de pratiques « mystico-fétichistes » pour influencer les électeurs. Atteinte à la sérénité du scrutin et aux valeurs démocratiques.
Violation de l’esprit du 30 août 2023 Retour à des pratiques électorales « d’un autre temps », dénoncées depuis la transition militaire. « Sabotage » de la restauration démocratique voulue par le président Oligui Nguema.

@info241.com
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