Woleu-Ntem : En colère, le PDG décide d’exclure 8 de ses cadres ayant pourtant déjà... démissionné !

Nouvelle passe d’armes dans les rangs de l’ancien parti dit « des masses » en déroute. Une semaine après une série de démissions spectaculaires de ses cadres dans la province du Woleu-Ntem, le Parti démocratique gabonais (PDG) a répliqué ce samedi… en excluant ceux-là mêmes qui avaient déjà annoncé leur départ. Une manière de tenter de garder la main quand bien même on ne l’a plus.

Le 9 mai dernier, plusieurs figures politiques du Woleu-Ntem, jadis pilier de l’ancien régime, annonçaient en conférence de presse leur retrait collectif du PDG. Une rupture assumée, justifiée par leur envie pressante de sortir le nouveau maitre du pays : Oligui Nguema. Parmi les signataires de cette sortie fracassante figuraient notamment Guy Patrick Obiang Ndong, Charles Mve Ella, Emmanuel Ondo Methogo, Daniel Ondo, René Ndemezo’Obiang, François Ango Ntoutoume et David Ella Mintsa — tous issus de la haute sphère politique de la province septentrionale.
Le communiqué du PDG de ce samedi
Mais le PDG, plutôt que de prendre acte de cette hémorragie militante, a choisi de ne pas reconnaître le principe de démission collective , qu’il juge incompatible avec ses statuts. Résultat ? Dans une logique ubuesque, la Commission centrale de discipline et des promotions (CCDP) du parti a réuni son bureau le 14 mai pour exclure officiellement les démissionnaires , les accusant de défiance, d’insubordination et de violation des règles internes.
« On ne quitte pas le navire, on est jeté à la mer »
À travers sa décision n°001/PDG/SE/CCDP, rendue publique ce samedi 17 mai par la voix de son vice-président Martial Midepani, la CCDP explique que la déclaration des dissidents « semait le trouble », et qu’en refusant de répondre aux convocations du parti, ceux-ci avaient aggravé leur cas. Un comportement jugé « attentatoire à l’unité du parti et à la sécurité de l’ordre interne », motivant une exclusion définitive.
Une posture qui en dit long sur l’état de fébrilité d’un parti en perte de vitesse, contraint de faire passer un départ volontaire pour une expulsion disciplinaire , simplement parce que le PDG refuse de reconnaître que ses troupes se dispersent.
Un PDG dépassé par sa propre débâcle
Alors que la province du Woleu-Ntem a longtemps été un bastion électoral du PDG, ce nouvel épisode confirme un recul inquiétant de l’influence du parti dans les territoires. Exclure ceux qui ont déjà claqué la porte , au lieu d’entamer une réflexion sérieuse sur la refondation, témoigne d’une direction enfermée dans une logique d’orgueil et de déni.
Le PDG, aujourd’hui relégué au rang d’opposant historique, semble plus préoccupé par la forme de ses règlements que par le fond du malaise qui traverse ses rangs. Une stratégie à courte vue, dans un pays en pleine mutation politique sous l’ère Oligui Nguema.
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