Législative à Ntoum : l’UDB out, la ministre Camélia Ntoutoume contrainte au 2e tour face à l’UPR

La reprise du vote dans la circonscription du 1er arrondissement de Ntoum (Estuaire), reportée à ce samedi 18 octobre, s’est déroulée dans un climat plus apaisé que celui du 27 septembre, mais marqué par une nette démobilisation des électeurs. Dès l’ouverture des bureaux, l’affluence est restée faible. Selon les chiffres officiels de la Commission électorale nationale et des consultations électorales (CNOCER), sur 16 933 inscrits, seuls 5 826 électeurs ont voté, soit un taux de participation de 34,41%. Ce faible engouement traduit un désintérêt persistant après les irrégularités constatées lors du premier scrutin annulé.


Candidate du Parti démocratique gabonais (PDG) et ministre de l’Éducation nationale, Camélia Ntoutoume Leclercq a remporté ce premier tour avec 2 602 voix, soit 47,26 % des suffrages exprimés. Un résultat honorable, mais insuffisant pour une victoire dès le premier tour, faute d’avoir atteint la majorité absolue. Elle devra donc affronter dans deux semaines Elfox Mbina de l’Union pour la République (UPR), arrivé deuxième avec 941 voix, soit 17,09 %. L’élimination de Zéphirine Étotowa Ntutume de l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), troisième avec 903 voix (16,40 %), marque un coup d’arrêt pour la jeune formation politique.
Des outsiders déterminés à faire vaciller le PDG
Les autres candidats, Serge Zeng Ango de l’Union nationale (UN) et Pierre Joseph Nsala Ondong, indépendant, ferment la marche avec respectivement 764 voix (13,88 %) et 296 voix (5,38 %). Si leurs chances d’emporter le siège sont désormais nulles, leurs électorats pourraient peser lourd au second tour. Dans cette bataille électorale, la ministre Ntoutoume Leclercq devra convaincre au-delà de son socle traditionnel pour éviter une déconvenue. D’autant plus que son principal adversaire, Elfox Mbina est à la fois un ancien membre du PDG et actuel vice-président de l’UPR.
Résultats par candidat
Candidat | Parti / Statut | Voix obtenues | Pourcentage | Rang |
---|---|---|---|---|
Camélia Ntoutoume Leclercq | PDG (Parti démocratique gabonais) | 2 602 | 47,26 % | 🥇 1er |
Elfox Loyola Mbina | UPR (Union pour la République) | 941 | 17,09 % | 🥈 2e |
Étotowa Ntutume Zéphirine | UDB (Union démocratique des bâtisseurs) | 903 | 16,40 % | 3e |
Zeng Ango Serge | UN (Union nationale) | 764 | 13,88 % | 4e |
Nsala Ondong Pierre Joseph | Indépendant | 296 | 5,38 % | 5e |
À la veille du scrutin, le PDG avait publié un communiqué signé d’Angélique Ngoma, secrétaire générale du parti, dénonçant « un climat délétère alimenté par des discours de haine, de division et d’exclusion ». Le texte mettait également en garde contre « des manœuvres sordides » et des risques de tension sociale. Ces avertissements faisaient écho à plusieurs signalements d’achat de voix, de procurations abusives et de dysfonctionnements logistiques observés sur le terrain. Bien que le scrutin du 18 octobre se soit tenu sans incident majeur, la méfiance demeure dans une partie de l’électorat.
Un duel symbolique entre héritage et renouveau
Le second tour, prévu dans deux semaines, s’annonce particulièrement disputé. Camélia Ntoutoume Leclercq, figure emblématique du PDG et proche de l’ancien régime, incarne la continuité institutionnelle. Face à elle, Elfox Loyola Mbina, transfuge du PDG et désormais fer de lance de la mouvance présidentielle, représente la recomposition politique en cours autour du président Brice Clotaire Oligui Nguema. Le duel s’annonce serré entre expérience et renouveau, entre fidélité au parti historique et adhésion à la nouvelle dynamique politique.
Pour le Parti démocratique gabonais, cette élection revêt une importance symbolique majeure. Une victoire permettrait de préserver une position stratégique dans la province de l’Estuaire, tandis qu’une défaite confirmerait le déclin du parti dans plusieurs bastions historiques. Pour Camélia Ntoutoume Leclercq, le défi est double : sauver son siège à l’Assemblée nationale et maintenir le prestige d’un PDG. Verdict attendu dans deux semaines, dans un scrutin qui s’annonce comme un véritable test de survie politique.
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