Législatives 2025 : Le PDG totalement rejeté dans les urnes dans trois provinces clés du pays

La débâcle électorale du Parti démocratique gabonais (PDG) de Blase Louembé lors des élections législatives du 27 septembre et du 11 octobre derniers est un tournant historique. Pour la première fois depuis plus de cinq décennies de domination politique, l’ancien parti au pouvoir n’a décroché aucun siège dans trois provinces du pays : l’Ogooué-Ivindo, l’Ogooué-Maritime et le Woleu-Ntem. Une véritable onde de choc politique pour une formation qui fut longtemps synonyme d’État qui n’a gagné que 16 des 145 sièges en jeu en attendant les 6 qui chercheront encore preneur ce samedi.


Dans ces provinces, autrefois bastions électoraux du parti fondé par feu Omar Bongo Ondimba, la sanction des urnes est sans appel. Aucun des candidats estampillés PDG n’a pu franchir la barre du second tour. Une situation qui illustre la perte d’influence progressive d’un parti autrefois hégémonique, désormais confronté à une érosion profonde de sa base militante et à un désaveu populaire manifeste.
Une désaffection patente dans les anciens fiefs
Dans le nord, le Woleu-Ntem, terre d’intellectuels et berceau historique de plusieurs figures du PDG, s’est transformé en symbole du rejet. Aucun porte-voix du parti n’a réussi à s’imposer, confirmant un effritement de l’emprise du parti présidentiel. Même constat dans l’Ogooué-Ivindo et l’Ogooué-Maritime, où les candidats du PDG n’ont pas résisté à la montée des forces indépendantes et de l’Union démocratique et des bâtisseurs (UDB).
L’ambiance à la fête n’a pas sonné dans ces 3 provinces
À Port-Gentil, l’ancienne vitrine économique du régime, les deux candidats PDG encore en lice au second tour – dans le 4ᵉ siège de la commune et le 2ᵉ siège du département de Bendjé – ont été battus. Dans la Zadié également, les représentants du parti n’ont pas réussi à inverser la tendance. Pour un parti qui raflait autrefois tout sur son passage, le contraste est saisissant.
Un recul prévisible mais lourd de conséquences
Aux yeux de nombreux observateurs, ce revers électoral, bien que prévisible, révèle une fracture plus profonde entre le PDG et la population. L’usure du pouvoir, les départs massifs de cadres locaux, la montée des mouvements citoyens et la diversification de l’offre politique ont contribué à fragiliser l’ancien parti dominant. Le PDG, longtemps structuré autour d’un modèle pyramidal et centralisé, peine à s’adapter à un paysage politique désormais ouvert et concurrentiel.
Pour les fidèles du parti, cette situation doit servir d’électrochoc. Beaucoup appellent à une refondation interne, au renouvellement des responsables locaux et à une meilleure prise en compte des réalités régionales. Dans un environnement politique désormais dominé par la recherche de proximité, le PDG doit repenser sa stratégie pour reconquérir le terrain perdu et réaffirmer sa place dans le jeu politique gabonais.
Cette déroute, dans trois des neuf provinces du pays, scelle sans doute la fin d’un cycle pour le PDG : celui d’une domination sans partage. Le parti de Louis Alphonse Ndong Sima devra désormais composer avec une réalité politique plurielle où l’hégémonie d’hier ne garantit plus les victoires de demain.
@info241.com
