Ndolou-Mandji : La cour constitutionnelle refuse le droit d’aînesse et offre le siège de sénateur à l’UDB
Il n’y aura pas de « 4e tour » de sénatoriales au siège du département de Ndolou et de la commune de Mandji (Ngounié). La Cour constitutionnelle gabonaise a tranché ce mardi, mettant fin à une impasse inédite née d’une égalité parfaite entre les deux candidats en lice. Les porte-bannières de l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), Maryse Mariam Matsanga Mayila-Isselmou, et du Parti démocratique gabonais (PDG), Jean Koumbi Guiyedi, avaient totalisé le même nombre de voix. Les deux candidats avaient obtenu 17 voix chacun, un cas que le nouveau Code électoral adopté le 19 janvier 2025 n’avait pas anticipé.
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Le blocage s’est installé après des tours successifs sans départage des 8 et 22 novembre puis le 6 décembre, malgré une participation à 100% des 34 grands électeurs permettant d’établir un résultat clair… mais identique. Dans cette circonscription, l’égalité arithmétique a neutralisé la logique majoritaire attendue. L’enjeu était d’autant plus sensible que le siège était disputé entre le parti présidentiel, l’UDB, et le PDG, formation fondée par la famille Bongo renversée du pouvoir. Faute de mécanisme explicitement prévu pour ce scénario, la décision s’est déplacée sur le terrain du droit et de l’interprétation des 9 juges constitutionnels.
Le poids des conseillers locaux comme clé de départage
C’est en proclamant, ce 16 décembre, les résultats de l’élection tenue dix jours plus tôt que la haute juridiction a mis un terme à la crise. Plutôt que de renvoyer les parties à une nouvelle consultation, la Cour a choisi de désigner l’élu(e) appelé(e) à siéger. Ce choix écarte l’hypothèse d’une reprise du vote et privilégie une solution institutionnelle immédiate. Dans les faits, la Cour a donc joué un rôle d’arbitre décisif là où la mécanique électorale s’était grippée.
Une affiche de campagne de la candidate présidentielle désormais élue sur tapis vert
Pour sortir de l’égalité, la Cour constitutionnelle a retenu un critère lié au rapport de force local. La candidate de l’UDB a fondé sa position sur le nombre de conseillers locaux obtenus par les listes associées aux deux candidats, et la haute juridiction a suivi cette logique. Avec seize grands électeurs, l’UDB devançait, selon les éléments rappelés, le nombre de conseillers du PDG dans la zone concernée. À l’issue de cet arbitrage, Maryse Mariam Matsanga Mayila-Isselmou est déclarée élue et appelée à siéger au palais Omar-Bongo-Ondimba.
Un Sénat encore plus aux couleurs de l’UDB
Cette attribution consolide la place de l’UDB dans la chambre haute, décrite comme largement acquise à cette formation. Selon les éléments rapportés, la majorité issue de cette configuration porterait désormais 48 sièges soit près de 69% des élus. Dans une institution élue par des grands électeurs issus des municipales et départementales, le signal est double : confirmation d’un ancrage local et verrouillage d’une majorité nationale. Pour le PDG, la décision acte une perte symbolique sur un siège devenu emblématique en raison de l’impasse.
Au-delà du résultat, c’est la méthode qui retient l’attention des observateurs. Plusieurs spécialistes évoquent un « revirement jurisprudentiel », la Cour ayant choisi de départager l’égalité par le critère des conseillers locaux. Par le passé, et de manière constante selon ces analyses, la haute juridiction s’appuyait plutôt sur l’élément de séniorité (droit d’aînesse) pour départager deux candidats à égalité. En tranchant autrement à Ndolou et Mandji, laes 9 juges de la Cour fixent un précédent de fait, appelé à peser sur d’éventuelles impasses futures.
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