Gabon : L’ancien SG du PDG signe un essai sur les coups d’État après la chute du régime d’Ali Bongo

L’événement, ouvert au public et à la presse, marque une nouvelle séquence pour celui qui fut longtemps l’un des intellectuels de référence du pouvoir déchu. Là où, hier encore, il défendait le régime d’Ali Bongo, c’est désormais en analyste des dynamiques de prise et de perte du pouvoir qu’il se positionne, dans un contexte continental marqué par une multiplication des coups d’État militaires.

 Un essai sur les coups d’État au sahel… et au Gabon

Vendu au prix de 25 000 F CFA, l’ouvrage est présenté comme le fruit de deux années de recherche et de réflexion. Steeve Nzegho Dieko y explore le phénomène des coups d’État militaires au Burkina Faso, au Mali, au Tchad et au Gabon, soit quatre pays emblématiques des recompositions politiques récentes en Afrique. Il mobilise le concept de « ponérologie politique  », c’est-à-dire l’étude du mal et de ses manifestations dans l’exercice du pouvoir.

Une autre vue de cette présentation

Selon l’auteur, « cet essai transcende les perspectives polarisées pour offrir une compréhension nuancée des modalités de changement politique ». Il affirme s’adresser à la fois « aux étudiants, chercheurs et penseurs politiques, ainsi qu’aux dirigeants africains, en quête d’une réflexion pragmatique sur l’avenir du continent ». Il présente le livre comme « une contribution essentielle à la science politique et à la compréhension des coups d’État militaires en Afrique  ».

 Un universitaire qui revendique la pensée critique

Maître de conférences en science politique à l’université Omar-Bongo de Libreville, spécialisé en sociologie politique et en relations internationales, Steeve Nzegho Dieko est membre du Creccapi/FDSE et fondateur du think tank CAPS (Centre africain d’analyses politiques et stratégiques). Il est l’auteur de nombreux articles scientifiques et d’un ouvrage précédent, «  Le syndrome d’hubris dans les arènes politiques africaines  », paru en 2025, consacré aux dérives de pouvoir des dirigeants du continent.

Le public présent

Au lendemain du vernissage, il est revenu ce samedi sur cette présentation via sa page Facebook, décrivant « un moment fort marqué par des échanges riches, des réflexions profondes et une atmosphère de partage intellectuel autour des enjeux du pouvoir et de ses dérives dans nos sociétés contemporaines ». Remerciant « toutes celles et ceux qui ont répondu présents », il estime que leur intérêt et leurs questions « renforcent [sa] conviction que la réflexion intellectuelle demeure un levier essentiel de transformation de nos sociétés africaines  ».

Pour l’ancien secrétaire général du PDG, cet essai apparaît ainsi comme une tentative de reconversion dans le champ du débat académique et public, au croisement de son expérience au sommet de l’État et de son travail de chercheur. Reste à voir comment ce livre, qui aborde de front les coups d’État dont celui du 30 août 2023 au Gabon, sera reçu par le milieu scientifique, par la classe politique et par une opinion encore marquée par la chute du régime qu’il servait hier.