Gabon : Une mère de famille de 58 ans préférant la foi à la fuite, tuée par un troupeau d’éléphants
Le conflit homme-faune a une nouvelle fois endeuillé le Gabon ce week-end. À Ouellé-Sucaf, un village situé près de Franceville (Haut-Ogooué), Ambroisine Mbonga, 58 ans, a perdu la vie samedi 13 septembre aux environs de 8 heures, après avoir croisé un troupeau d’éléphants en forêt. La mère de famille s’était rendue avec ses deux filles pour ramasser des feuilles destinées à la préparation du manioc en bâtons, lorsqu’elles se sont retrouvées face à des pachydermes.
La foi contre l’instinct de survie
Selon les témoignages recueillis des survivantes, Ambroisine Mbonga a choisi de faire appel à sa foi chrétienne plutôt que de prendre la fuite. « Maman a dit : on ne fuit pas en désordre, invoquons le nom de Jésus », a raconté l’une de ses filles. Alors que les pachydermes s’approchaient, la victime est restée immobile, priant à haute voix, convaincue que la ferveur religieuse suffirait à les détourner.
Une des filles de la victime racontant les faits dramatiques
Ses deux filles, effrayées par le danger imminent, ont cependant pris la décision de courir pour s’éloigner du troupeau. « Nous avons fui, mais maman est restée debout, elle criait au nom de Jésus », a témoigné la plus jeune. C’est à ce moment que les éléphants ont foncé vers leur mère, la piétinant mortellement sous leurs pas.
Une rescapée cachée dans les racines
L’aînée, qui s’était réfugiée à proximité, a raconté comment elle avait réussi à sauver sa vie. « Je me suis glissée entre deux grosses racines d’arbre, je me suis accroupie et j’ai couvert mon corps avec des feuilles », explique-t-elle. Dissimulée ainsi, elle est restée immobile plus de vingt minutes, tandis que les éléphants reniflaient autour d’elle avant de s’éloigner. Cette stratégie lui a permis d’échapper au même sort que sa mère.
Une fois le calme revenu, les filles sont revenues sur les lieux avec l’aide des habitants. Elles ont alors découvert le corps sans vie de leur mère, portant de graves blessures, dont un pied brisé. Le drame a bouleversé le petit village, déjà marquée par la récurrence des attaques d’éléphants dans la région.
Le conflit homme-faune persiste
Ce décès relance le débat sur la cohabitation difficile entre les populations rurales et la faune sauvage. Dans le Haut-Ogooué comme ailleurs au Gabon, les intrusions d’éléphants dans les zones de vie et de culture se multiplient, causant destructions et pertes humaines. Les autorités sont régulièrement interpellées, mais les solutions demeurent limitées face à l’ampleur du phénomène.
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