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Scandale sexuel et abus de pouvoir : le gouverneur de l’Ogooué-Maritime viré en conseil des ministres

Scandale sexuel et abus de pouvoir : le gouverneur de l’Ogooué-Maritime viré en conseil des ministres
Le gouverneur limogé et Kimberly Ntsame qui aurait lancé l’intervention de la DGSS © 2025 D.R./Info241

Le scandale qui secoue depuis le 20 août dernier le gouvernorat de l’Ogooué-Maritime est finalement arrivé sur la table du gouvernement gabonais ce lundi 8 septembre. Jean-Robert Nguema Nnang, jusque-là gouverneur de la province, a été officiellement limogé en conseil des ministres hier soir. Ce départ intervient dans un contexte de scandale mêlant argent, violences et abus de pouvoir. Un mélange explosif qui a terni l’image de l’administration locale et provoqué une onde de choc jusque dans les plus hautes sphères de l’État.

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Une affaire mêlant argent, chantage et violences

Selon plusieurs témoignages, les faits remontent à la soirée du 20 août alors que le gouverneur était en séjour à Libreville dans un hôtel de la capitale avec une jeune femme identifiée comme Jessica Allogo. Après une nuit agitée, le gouverneur, affaibli s’est endormi. Profitant de ce moment, la jeune femme aurait photographié un sac rempli d’argent lui appartenant, estimé à 150 millions de FCFA, avant d’envoyer les images à son amie Kimberly Ntsame.

Les trois protagonistes de cette affaire

Selon cette dernière, Jessica envisageait de subtiliser l’argent du haut dignitaire et de disparaître dans la nature. Kimberly aurait tenté de la dissuader, puis aurait alerté son ami Adebayor, agent à la Direction générale des services spéciaux (DGSS, services de renseignements rattachés à la Présidence gabonaise) par ailleurs déjà cité dans des affaires de torture et de trafics. Cette intervention allait précipiter une chaîne d’événements marquée par des accusations, des complicités douteuses et des violences d’une rare brutalité.

Un citoyen innocent pris dans l’engrenage

Toujours selon les proches de Jessica Allogo, Kimberly Ntsame aurait transmis les vidéos compromettantes du couple à la DGSS, en y introduisant injustement le nom d’Ayami Vauh. Avec la complicité d’un certain Steewart, cousin de ce dernier, elle l’aurait présenté comme un complice potentiel de Jessica. Pourtant, Ayami Vauh n’avait aucun lien direct avec l’affaire, si ce n’est d’avoir été une simple connaissance de la jeune femme.

Les traces de sévices subis par la victime présumée

Arrêté et torturé dans les locaux de la DGSS, ce citoyen ordinaire s’est retrouvé victime d’un engrenage mêlant cupidité, mensonges et abus de pouvoir. « C’est par la faute d’un gouverneur irresponsable, de jeunes femmes avides de vie facile et d’un agent véreux que notre frère a été humilié et abusé  », dénonce un proche d’Ayami Vauh à l’activiste Princesse de Souba.

Des menaces persistantes et un silence officiel

L’affaire ne s’est pas arrêtée aux sévices subis. Jessica Allogo aurait depuis multiplié les menaces contre Ayami Vauh, affirmant qu’elle lui ferait subir « un sort encore plus terrible  » si jamais sa photo venait à circuler publiquement. Elle se vanterait même de jouir d’une impunité totale grâce à ses relations avec de hautes personnalités du pays.

Dans le même temps, les autorités locales sont restées silencieuses. Ni le gouvernorat de Port-Gentil ni les services centraux n’ont réagi officiellement. Sur les réseaux sociaux, l’indignation est montée en flèche, de nombreux citoyens dénonçant un « abus de pouvoir doublé d’un mépris pour les droits fondamentaux ».

19 ours plus tard, le couperet tombe

Face au tollé suscité par ce scandale, le gouvernement n’a pas tardé à réagir. Près de vingt jours après les faits, lors du conseil des ministres du 8 septembre, Jean-Robert Nguema Nnang a été officiellement relevé de ses fonctions. Le communiqué final a annoncé la nomination de Françoise Assengone Obame, ancienne ministre et député de Mitzic (Woleu-Ntem) comme nouvelle gouverneure de l’Ogooué-Maritime.

Cette décision marque la volonté des plus hautes autorités de tourner la page d’un épisode qui a profondément terni l’image de l’administration publique. « Nul n’est au-dessus de la loi  », rappelle un responsable gouvernemental, en écho aux appels d’associations de défense des droits humains réclamant des sanctions exemplaires.

Une affaire révélatrice de l’impunité des élites

Ce limogeage, intervenu moins d’un mois après le scandale, illustre la fragilité de la confiance entre citoyens et dirigeants. L’affaire soulève des questions sur la moralité et la responsabilité des hauts fonctionnaires, dans un contexte de transition politique où l’exigence de probité est plus que jamais au centre des débats.

Pour l’opinion publique, l’éviction de Jean-Robert Nguema ne suffit pas : beaucoup exigent désormais que des poursuites judiciaires soient engagées. « Le départ d’un gouverneur n’efface pas les violences commises ni les abus subis par des innocents  », s’indigne un internaute. L’évolution de cette affaire sera scrutée de près comme un test crucial pour la crédibilité de la Ve République.

@info241.com
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