Présidentielle 2023 : quand JeuneAfrique vole la vedette aux médias gabonais avec le soutien des autorités
Très introduit dans les couloirs du palais présidentiel gabonais, l’hebdomadaire panafricain JeuneAfrique a grillé la politesse aux médias nationaux ce mardi matin en annonçant en « exclusivité » la date de la présidentielle gabonaise pour ce 2 septembre 2023. Un scoop obtenu grâce à des sources gouvernementales et présidentielles qui préfèrent ainsi faire fuiter des informations aussi cruciales dans la presse panafricaine au détriment de la presse gabonaise dont le quotidien pro-gouvernemental l’Union.
Le gouvernement gabonais et la présidence gabonaise continuent de snober allégrement le pouvoir de la presse gabonaise. Alors que les médias gabonais scrutent les couloirs du Centre gabonais des élections (CGE) pour obtenir le moindre détail sur les contours de la prochaine présidentielle qui sera couplé visiblement aux législatives, c’est dans la presse panafricaine que ces cadres gabonais hauts placés ont préféré accorder les premières rumeurs. Exit donc des quotidiens et hebdomadaires tels que l’Union ou Echos du Nord pour ne citer que ceux-là.
Une autre capture du scoop présidentiel de JeuneAfrique
Sans parler des nombreux autres médias proches de la galaxie présidentielle. C’est sur le site internet de JeuneAfrique que les gabonais ont appris la date de la prochaine présidentielle même si celle-ci doit encore être confirmée par le CGE qui conserve cette information et les différents détails électoraux liés comme un trésor de guerre politique. Laissant croire que la date retenue pour mettre en jeu le mandat du président sortant Ali Bongo comme un secret de polichinelle. Mais ce n’est pas tout. Tel un CGE qui peine à révéler les contours des prochaines élections capitales du pays, JeuneAfrique est allé jusqu’à donner le programme complet de ces joutes électorales.
« L’information était très attendue : l’élection présidentielle gabonaise se déroulera le samedi 2 septembre. Si cette date n’a pas encore été annoncée o !ciellement, le gouvernement du président Ali Bongo Ondimba et du Premier ministre, Alain-Claude Bilie-By-Nze, a validé ce calendrier », souligne JeuneAfrique. « Toujours selon nos sources, la campagne pour le scrutin présidentiel doit débuter le samedi 19 août et durera donc deux semaines. Les élections législatives auront également lieu le 2 septembre, tandis que le calendrier des scrutins locaux, qui doivent aussi être organisés en 2023, reste à confirmer », conclu l’hebdomadaire dans son scoop.
Ainsi, la campagne pour la présidentielle ne dura plus que deux semaines soit du 19 aout jusqu’au 1er septembre. Après avoir décroché une autre rare interview d’Ali Bongo, l’hebdomadaire précise que « le gouvernement a toutefois estimé que le calendrier électoral (la préparation des listes et le bon déroulement de la campagne) nécessitait de prendre des libertés par rapport avec le texte fondamental gabonais et de décaler d’une semaine la date du scrutin ». Une belle opération pour JeuneAfrique qui confirme là une tendance très actuelle des autorités gabonaises de prioriser les médias dits « internationaux » à ceux de leur propre pays. Préférence étrangère oblige !
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