Violences entre jeunes

Affaire Warren : Déjà deux agresseurs écroués et une juge suspendue pour manquements graves

Affaire Warren : Déjà deux agresseurs écroués et une juge suspendue pour manquements graves
Affaire Warren : Déjà deux agresseurs écroués et une juge suspendue pour manquements graves © 2025 D.R./Info241

L’affaire du jeune Warren Aaron Pango Loungou, 15 ans, victime d’une violente agression physique le samedi 25 octobre à la Sablière, dans la commune d’Akanda, continue de bouleverser l’opinion publique. Ce mercredi 29 octobre, après leur audition au tribunal de première instance de Libreville, l’auteur principal de l’agression André Mathiew Ogandanga et Évrard Sedjro Adanho Ngoubandjambo ont été placés sous mandat de dépôt. Leur mise en détention provisoire pour 17 jours a choqué l’opinion. Ce d’autant que plusieurs des jeunes impliqués sont des enfants de pontes.

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Selon plusieurs témoignages concordants recueillis par l’Agence gabonaise de presse, les faits se seraient produits dans une structure hôtelière du quartier de la Sablière. L’adolescent aurait été piégé par d’anciens condisciples, désireux de «  régler des comptes  » à la suite d’une dispute remontant à l’époque où il fréquentait encore le lycée René Descartes de Libreville. La vidéo de l’agression, d’une rare brutalité, montre Warren Loundou roué de coups sous les yeux d’autres jeunes restés passifs.

L’état de santé du jeune Warren et les suites de l’enquête

Transporté en urgence à l’hôpital, le jeune Warren, récemment admis au baccalauréat et sur le point de partir poursuivre ses études à l’étranger, a subi une opération chirurgicale le 29 octobre. Son état de santé est désormais jugé stable mais reste préoccupant, selon des sources médicales proches du dossier. Les autorités judiciaires ont promis de « tout mettre en œuvre » pour que justice soit rendue et que tous les complices soient identifiés.

Deux des principaux accusés

Outre Ogandanga et Adanho Ngoubandjambo, l’enquête concerne 3 autres suspects : Saturnin Reven Imounga, Mary Vicente et José Amir Wouono Emvahou. Ces derniers, mentionnés dans la procédure n° 377/25-26-MP, sont poursuivis pour leur participation présumée à la préparation du guet-apens ou pour avoir assisté à l’agression sans tenter de l’empêcher. Certains d’entre eux ont été entendus puis relâchés, en attendant de nouvelles auditions.

Une juge d’instruction dessaisie pour faute professionnelle

Mais l’affaire a pris un tournant inattendu ce jeudi 30 octobre, avec la suspension de la juge d’instruction en charge du dossier, Leïla Charlène Ndondo Ngossa Leyigui. Selon une ordonnance signée du président du tribunal de première instance de Libreville, Jean Gaël Doumbeneny, la magistrate a été dessaisie du dossier et suspendue pour une durée de trois mois. Elle est acusée dans l’opinion de favoritisme envers les auteurs de faits. Leurs parents étaient soit des hommes d’affaires, des hauts gradés de la police etc.

Une capture de la vidéo de l’agression

Le président du tribunal reproche notamment à la juge d’avoir reçu les parents des mis en cause hors la présence de ceux de la victime, en violation du principe de neutralité qui régit sa fonction. Pire encore, elle aurait renvoyé certains prévenus au motif d’une coupure d’électricité, prétextant l’impossibilité d’enregistrer les procès-verbaux faute d’ordinateur, « alors même qu’elle pouvait instruire manuellement, la saisie par ordinateur n’étant pas une obligation légale ».

Réactions judiciaires et poursuite des investigations

Dans son ordonnance, Jean Gaël Doumbeneny estime que la juge Ndondo Ngossa a « manqué aux convenances de son état et à la délicatesse de sa fonction ». Il souligne la « gravité des faits  » et la « perturbation sociale  » engendrée par ses décisions, avant de prononcer à son encontre une interdiction temporaire d’exercer ses fonctions pour trois mois. Cette mesure disciplinaire, prise en vertu de l’article 150 de la loi n° 040/2023 sur le statut des magistrats, a immédiatement pris effet.

La décision de suspension de la juge

Le dossier Warren Loundou reste désormais entre les mains d’un nouveau magistrat instructeur, chargé de reprendre la procédure et d’approfondir les investigations. Les autorités judiciaires affirment vouloir garantir une instruction exemplaire, afin d’éviter toute remise en cause du traitement de cette affaire emblématique de la montée de la violence entre adolescents à Libreville.

@info241.com
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