Procès des Bongo Valentin : leur avocate gabonaise dénonce des vices de forme et promet le boycott !
À quelques jours de l’ouverture du procès de Sylvia Bongo Ondimba et de son fils Noureddin Bongo Valentin, prévue le 10 novembre devant la Cour criminelle spéciale de Libreville, leur avocate gabonaise, Me Gisèle Eyue Bekale, dénonce une procédure « indigne » et « irrégulière ». Dans une interview accordée ce vendredi à nos confrères de L’Union, la défense s’insurge contre ce qu’elle qualifie de « simulacre de procès » et annonce qu’elle n’y participera pas. Les gabonais auront-ils droit à un procès par contumace et sans avocat ?
"Les conditions d’un procès juste et équitable ne sont pas réunies", a affirmé Me Eyue Bekale, estimant que la tenue de l’audience viole plusieurs principes fondamentaux du droit. L’avocate indique avoir saisi la Cour de cassation de deux pourvois contre l’arrêt renvoyant ses clients devant la juridiction criminelle, ce qui suspend, selon elle, toute possibilité de procès. « Les deux pourvois que j’ai formés empêchent de manière absolue et légale d’organiser le procès », a-t-elle expliqué, dénonçant un passage en force du parquet.
Une procédure jugée prématurée et entachée d’irrégularités
Autre grief majeur : la non-communication du dossier complet de la procédure. Me Eyue Bekale affirme que le procureur général n’a pas respecté son obligation de transmettre l’ensemble des pièces, « soit 2 188 pages », ce qui empêche la défense de connaître l’intégralité des charges. « Cette exigence légale n’a pas été respectée. En l’état, la tenue du procès est prématurée », a-t-elle martelé, évoquant une violation des droits élémentaires de la défense.
L’avocate fustige également la convocation jugée irrégulière de ses clients. Elle rappelle que Sylvia et Noureddin Bongo « ne se trouvent pas actuellement au Gabon depuis le mois de mai 2025 avec son [du procureur général] autorisation ». Dès lors, leur comparution aurait dû, selon elle, être encadrée par les règles diplomatiques et précédée d’une convocation adressée « quatre mois avant la tenue de l’audience ». « Ces règles n’ont pas été respectées », déplore-t-elle, ajoutant que « les principes élémentaires d’un procès équitable sont ici méconnus ».
Une défense qui dénonce un “simulacre de procès”
Face à ces irrégularités, Me Eyue Bekale annonce qu’elle refuse de se prêter à un simulacre de justice . « J e suis dans l’état d’esprit d’un avocat qu’on invite à un procès sans égalité d’armes. Dans ces conditions, je ne participerai pas à ce simulacre de procès », a-t-elle déclaré. La robe noire affirme ainsi qu’elle ne sera pas, elle non plus, présente le 10 novembre, tout comme ses clients.
Pour l’avocate, l’issue de ce procès est d’ores et déjà scellée : « Dans la mesure où l’arrêt de la Cour criminelle sera rendu par défaut, c’est-à-dire en notre absence, les chances pour mes clients d’être disculpés sont nulles ». Elle accuse le parquet général de méconnaître délibérément les procédures, compromettant la crédibilité du procès.
Un boycott qui fragilise la crédibilité du procès
Dans une déclaration ferme, Me Eyue Bekale réaffirme qu’elle « assure toujours la défense des intérêts » de Sylvia et de Noureddin Bongo, mais refuse de cautionner une démarche « qui foule aux pieds les droits fondamentaux de la défense et les exigences de la justice ».
Ce boycott annoncé jette un nouveau trouble sur la crédibilité du procès des Bongo Valentin, déjà perçu comme hautement politique par les sorties tapageuses et souvent injurieuses de leurs avocats français. À une semaine de son ouverture, le climat judiciaire autour de cette affaire emblématique s’annonce plus tendu que jamais. Va-t-on assister à un procès sans avocat en plus d’être déjà par contumace ?
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